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La révélation du haut potentiel d’un enfant précoce peut-elle l’entraîner vers l’échec scolaire ?

Dans sa dernière chronique pour le Journal des femmes, Arielle Adda se penche sur la possibilité de l’échec scolaire chez les élèves à haut potentiel et les conséquences néfastes d’une mauvais interprétation de leur différence par leurs parents.

Le syndrome de l’imposteur chez l’enfant à haut potentiel souffrant de troubles Dys

Le résultat d’un test de QI est toujours un peu déroutant, que le résultat soit plus bas qu’on ne le pensait ou qu’il soit élevé. Dans le second cas, si les parents se doutaient déjà de quelque chose et avaient approfondi leurs connaissances sur le sujet avant le test, cela peut générer des réactions inattendues.


Ce qui devrait être un soulagement pour les parents qui ont enfin la possibilité de tenter de comprendre leur enfant peut se transformer en source d’inquiétude pour l’avenir, et pour cause : on parle beaucoup plus des enfants surdoués en difficulté, notamment scolaire, que de ceux qui vont bien. Pourtant beaucoup d’entre eux, si ce n’est la majorité, n’ont aucun problème à l’école et y passent de très bonnes années.

Le principal obstacle rencontré par les enfants à haut potentiel en difficulté ou en échec scolaire réside dans la méthode de travail : des premières années de primaire jusqu’à la fin du collège généralement, ils n’ont pas vraiment besoin de travailler ; ils sont capables d’apprendre et de restituer correctement sans réel effort. Arrivés au lycée, ils n’auront pas « appris à apprendre », et risquent de perdre leurs moyens devant la quantité imposante de travail à fournir et de notions à retenir, malgré leur ardeur et leur envie d’apprendre.

Les enfants doués, piégés par leur facilité, ignorent l’effort puisqu’ils ont pu longtemps s’en passer. Pour éviter cet éventuel drame, ces parents, tout à coup inquiets, commencent à imposer à leur enfant une pression qui risque de devenir de plus en plus insistante, et l’enfant, désireux de faire plaisir à ses parents, accentue encore cette pression.

L’enfant sait qu’il doit à tout prix éviter d’avoir ne serait-ce qu’une note plus basse que d’habitude, car cela rendrait inquiets ses parents qui y verraient le point de départ d’une chute interminable et irrémédiable. Ne voulant pas en être responsable, il n’y a pour lui qu’une chose à faire : travailler sans relâche, quitte à construire une image qui ne lui correspond pas aux yeux de ses proches, de ses camarades et de ses amis.

Dans d’autres cas, les parents peuvent craindre de ne pas comprendre leur enfant, de ne pas savoir quoi faire pour l’accompagner, dans sa vie scolaire notamment. Ils sont ainsi soulagés lorsqu’ils constatent la réussite de leur enfant, quelle qu’en soit le prix, car cela prouve qu’il est adapté à son milieu et qu’il sait se débrouiller. Dans leur esprit, cela se traduira plus tard par une réussite professionnelle, sociale et relationnelle, réussite qu’ils auront amenée en guidant leur enfant, certes durement, mais avec succès. Pourtant, il en restera toujours un arrière-goût amer, comme si ce haut potentiel n’était au final qu’un cadeau empoisonné.

En réalité, cette pression, finalement inutile, a parfois dégoûté ce trop bon élève des études. Il n’a jamais pu laisser s’exprimer ses dons artistiques. Il a dû endosser un costume qui ne lui allait pas. Il est fatigué, il aspire à être enfin lui-même et il est désolé parce que cette révolte trouble ses relations avec ses parents.

Une telle approche laisse inévitablement des traces, même si elle peut s’avérer utile par la suite dans la réussite aux examens par exemple. L’enfant devenu grand constatera que, trop absorbé par son besoin de bien faire, il n’a pas pu s’adonner à des passions qu’il aurait voulu explorer. Il se souviendra de l’anxiété qui l’étreignait à chaque nouvelle note, priant pour qu’elle soit aussi bonne que d’habitude, sans quoi ses parents l’imagineraient déjà au fond du gouffre.

L’échec scolaire n’est pas une fatalité, et aucune difficulté n’est totalement insurmontable. Il existe toujours des solutions, même si ça peut sembler difficile. Arielle Adda nous livre comme à son habitude un conseil pour éviter de se retrouver dans une situation délicate :

Une scolarité nourrissant suffisamment sa curiosité intellectuelle devrait l’inciter à se maintenir à un bon niveau. S’il présente des défaillances, il faut penser aux méthodes de travail qu’il ignore peut-être puisqu’elles ne lui étaient pas nécessaires jusque-là.

Lire la chronique d’Arielle Adda en entier sur le journal des femmes

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