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Pourquoi l’enfant à haut potentiel tient-il tant à ses jouets ?

Dans sa dernière chronique sur le Journal des femmes, Arielle Adda parle du rapport des enfants précoces aux jouets. Pourquoi ont-ils tant de mal à s’en séparer en grandissant, et qu’est-ce qui fait qu’ils y sont si attachés ?

La première choses qu’un enfant reçoit, et à laquelle il s’attache, est très souvent son doudou. Et cet amour suscite tant de bonheur, chez lui comme chez ses proches, que le nombre de peluches augmente rapidement. Pourtant, chacune d’elle a sa propre histoire, son nom, son petit détail qui la rend irremplaçable. Et c’est bien en vain qu’on essaierait de le convaincre de l’inutilité de l’une d’elle : il suffit qu’on lui rappelle son existence pour qu’il lui manifeste un regain d’intérêt. Outre l’affection qu’il éprouve pour celles-ci, la présence de peluches permet à l’enfant précoce, à l’aide de sa grande créativité, de se sentir en sécurité. En effet, on parle beaucoup de l’imagination débordante des enfants surdoués, mais bien moins de leur capacité à envisager les pires choses qui puissent arriver. Il faut alors les rassurer, et rien ne vaut un doudou, ou pourquoi pas un mur entier de fourrure, pour repousser les hordes de créatures de la nuit.

L’enfant doué, qui se sent menacé quand on tente de s’attaquer à ses biens, car c’est ainsi qu’il le vit, ne sera jamais à court de justifications pour expliquer la valeur inestimable de chacun des objets qui l’entourent et encombrent de plus en plus son espace. On peut faire confiance à son imagination et à la façon, qu’il sait rendre convaincante, de développer n’importe quel argument.

Chaque jouet, chaque objet est souvent lié à un ou plusieurs souvenirs précis. S’en débarrasser serait pour l’enfant comme se séparer d’une partie de sa mémoire, voire de la personne qui le lui aurait offert. Pour ma part, j’aurais encore aujourd’hui du mal à me séparer de certains objets, tant ils me rappellent de bons moments. Ils ne sont certes plus guère utilisés, mais même relégués dans un placard, il en reste un souvenir palpable et, quelque part, rassurant.

Les jouets sont aussi, pour les plus jeunes, un moyen de se construire autrement qu’à travers la vision des autres. Dans un monde où ils ne se sentent pas compris, surtout si même leurs parents n’y parviennent pas, il n’y a qu’en jouant qu’ils peuvent s’exprimer et être eux-mêmes. Derrière un rempart de peluches ou de briques de constructions, les enfants précoces sont libres de vivre des émotions inexplicables pour autrui et qu’ils n’oseraient pas manifester en public, de peur de subir moqueries et solitude.

Ces jouets seraient, pour lui, le prolongement de sa personne, ils lui donnent du volume, de l’importance, ils créent un univers un peu magique, sécurisant et chaleureux, à l’image d’un royaume tout entier consacré au bonheur de son Roi : l’enfant inquiet règne sans partage, bien protégé par ses fidèles aux apparences les plus diverses.

Mais la protection, le mur ainsi construit pour séparer l’enfant qu’il est vraiment de celui que les autres voient est constituée de multiples éléments, tous plus ou moins beaux et usés. En retirer un provoquerait la fragilisation, voire l’effondrement de toute la construction. Ce n’est qu’avec le temps et en prenant de l’âge que l’enfant parviendra à se détacher de ses jouets et peluches. Se rendre compte que tout change autour de lui l’aidera à comprendre qu’il est temps de mettre à jour son refuge, d’explorer d’autres moyens de s’évader comme la lecture ou les choses qui le passionnent.

Terminons cette chronique dont vous pouvez retrouver l’intégralité sur le site du journal des femmes avec le traditionnel conseil d’Arielle Adda :

Il paraît évident qu’on doit se garder de brusquer un enfant persuadé qu’il a impérativement besoin de la protection qu’il s’est construite, plus que jamais on doit tenter de comprendre son fonctionnement pour démonter sa croyance. Une meilleure connaissance de lui-même, avec sa dextérité intellectuelle dont il va prendre conscience, lui donnera plus d’assurance

4 commentaires

  1. Je retrouve le comportement de mon fils, à 14 ans, il a toujours ses peluches et son doudou. A chaque fois que j’essaie de faire du tri, c’est un refus catégorique. Donc sa chambre est un véritable capharnaüm !!! Mais c’est son univers. J’avais le même comportement enfant et j’ai encore mon doudou, bien caché dans mon armoire !
    Merci de nous rappeler que nous ne sommes pas seuls

  2. Merci pour votre article, cela fait réfléchir ds le bon sens
    Ma fille m’a fait culpabilisé une fois du souvenir de m’avoir vu vendre son youpala trotteur a une maman qu’elle a reconnu sur une photo, étant donné qu’il pourrait lui servir actuellement pour y mettre son propre bébé, ma fille fera bientôt 3 ans c’est une véritable coquine aucun détail ne lui passe sous le nez,
    depuis je n’ose plus me séparer de ses affaires !
    Ce n’est pas un problème on a le tps et l’attachement c’est agréable et important

  3. Bonjour,
    j’ai récupéré dans le grenier chez mes parents mon vieil âne à bascule de peur que mon frère ou ma soeur le mette un jour de passage des encombrants sur le trottoir, du coup j’ai aussi pris mes nounours et la plupart de mes jouets de petite fille.
    Un peu de bazar partout chez moi mais j’arrive pas à m’en séparer… et je suis pareil avec mes vêtements… impossible de vider mes armoires de mes tee shirt préférés même s’ils sont totalement usés ou trop petit … Tous mes amis me disent que j’ai toutes les caractéristiques ou presque des HP en tout cas je me reconnais dans le portrait et beaucoup de situation exposées …

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