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La situation des enfants surdoués en Polynésie française

Grâce aux travaux de de Christian Tamarii, professeur engagé, le haut potentiel intellectuel chez l’enfant est une thématique qui tend à se faire mieux connaître en Polynésie aussi.

La situation des enfants à haut potentiel en Polynésie française

La question du haut potentiel en Polynésie a été analysée de près par Christian Tamarii, à travers son double regard de papa d’un enfant à enfant potentiel et de professeur des écoles auteur d’une thèse à ce sujet, intitulée « Processus d’identification et modes de scolarisation des enfants à haut potentiel en Polynésie ».


Une identification précoce impérative

Ses conclusions sont facilement transposables en France et son constat rejoint le nôtre : l‘identification du haut potentiel est encore aléatoire, déficiente et le manque de formation et d’information nuit à une prise en charge précoce et optimale des enfants concernés.

Il déplore la coexistence de deux modes d’identifications, plus ou moins favorables mais toujours parcellaires:

« Par le haut » avec de très bons résultats scolaires et les tests de Q.I. ou « par le bas » avec la détection de signes cliniques comme l’ennui ou l’hyperactivité

https://actu.fr/societe/des-mozart-et-picasso-sommeillent-dans-notre-jeunesse_39032805.html

Je rajouterais pour ma part qu’une certaine réticence prédomine actuellement à faire pratiquer les tests sur la base d’une suspicion favorable (enfant qui semble en avance, décalé par ses sujets d’intérêts…), sous prétexte que tout va bien au moment x. Cela revient malheureusement à n’obtenir plus que des identifications par défaut et à valider à long terme cette image négative et fausse de l’enfant à haut potentiel qui serait exclusivement un enfant en difficulté.

Or la nécessité première est la prise en charge précoce de ses facultés réelles.

« Un enfant à haut potentiel est un enfant qui est en avance par rapport aux enfants de sa classe d’âge. Il est en avance sur le plan intellectuel, sur le plan mental, mais au plan affectif ça ne change pas ce qui peut causer quelques soucis d’adaptation. C’est pour ça qu’il est urgent que l’enfant soit très vite identifié, soit pris en charge, soit stimulé à juste titre pour éviter une orientation pathologique. »

https://www.tntv.pf/tntvnews/polynesie/societe/enfants-a-haut-potentiel-un-probleme-de-formation-des-enseignants-en-polynesie/

Le haut potentiel en mots

Le second heurt, après l’identification, est l’acceptation même du constat par tous les personnes qui auront les enfants concernés en charge. Il s’agit d’un décalage présent, en tous lieux, qu’il est nécessaire d’accompagner en ayant à l’esprit que l’évolution des enfants concernés sera différente.

« On ne devient pas un enfant à haut potentiel, on l’est ou on ne l’est pas, l’origine est polygénétique selon les dernières études »

Christian Tamarii

La partie délicate, après l’avoir accepté, est d’intégrer, de comprendre ce décalage, aussi bien dans la sphère privée que publique.

Christian Tamarii, en évoquant la souffrance des enfants à haut potentiel, la lie à « la pâleur du système éducatif normatif« .

Je complète en élargissant à tous les moyens éducatifs dont nous disposons, au sens large, qui sont construits par rapport à une certaine norme qui harmonise des facultés ou des activités en fonction d’un âge moyen. Or cette construction ne correspond pas au mode de développement et de pensée des enfants à haut potentiel. Il faut par conséquent s’autoriser à élargir les possibilités et sortir du cadre. Mais cela n’est pas toujours aisé, ni accepté ou bien perçu !

Le professeur polynésien résume cette idée par ces mots (appliqués ici au plan scolaire mais valables dans les autres environnements sociaux-éducatifs aussi) :

Un enfant « normal » a un comportement séquentiel, il passe d’étape à étape. Un enfant à haut potentiel fonctionne en réseau, quand une information arrive, toutes ses aires de réflexion vont être connectées ensemble d’où une réponse riche. Malheureusement, globalement, l’Éducation nationale pratique une éducation séquentielle.

Christian Tamarii

Pour finir et rester sur une note positive, je reprends quelques signes cliniques évocateurs du haut potentiel cités dans l’article qu’Actu.fr consacre à Christian Tamarii

  • Accès rapide au langage oral, vocabulaire riche et varié
  • Très bonnes capacités d’abstraction, recherche de la complexité
  • Fortes sensibilité et réactivité affective, hyperémotivité
  • Désir de savoir et de comprendre, pas nécessairement d’apprendre
  • Curiosité et questionnement abondant…
  • etc…

Sur la situation en Polynésie française, je vous invite à visionner cet entretien diffusé sur Tahiti Nui Télévision.

Souhaitons que la thèse de ce professeur engagé ne reste pas lettre morte, soit largement diffusée et serve la cause des enfants à haut-potentiel polynésiens et des autres, dont les préoccupations à l’heure actuelle sont très similaires.

1 commentaire

  1. iaorana, super article que je viens de découvrir. J’aimerai bien savoir ou et à qui m’adresser pour faire tester mon fils de 6 ans.

    Mauruuru d’avance

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