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L’association la Neurodiversité-France se bat pour que les enseignants soit formés au thème de la précocité

Créée en 2019 sous l’impulsion de personnalités atypiques, La Neurodiversité-France est une association dont l’objectif est de fédérer les individus et associations militant en faveur de la Neurodiversité. Elle organisait récemment sa première fête de la Neurodiversité, l’occasion d’aborder notamment la question de la place des enfants précoces à l’école.

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Samedi 5 Octobre, salle Victor Hugo à Lyon, la première fête de la Neurodiversité a été célébrée, à l’initiative de l’association « La Neurodiversité-France ». Hauts-potentiels, autistes, TDAH, « dys » et tous les autres étaient conviés à une grande soirée d’échanges et de prestations artistiques afin d’envisager comment poser les fondations d’une société plus juste et plus ouverte aux intelligences atypiques.


L’origine du mot « Neurodiversité » a été attribuée  au journaliste Harvey Blune et à la militante de la défense de l’autisme Judy Singer dans les années 90. Il est inspiré du terme « biodiversité » et revendique la complémentarité des intelligences. Initialement assimilé aux mouvements autistes, il s’est peu à peu étendu aux autres  minorités cognitives: « dys », hauts potentiels, TDAH.

Le mouvement « La Neurodiversité » a été impulsé au Quebec par Mélanie Ouimet et importé en France par les membres de « La Neurodiversité-France », il milite pour une société plus juste et plus inclusive. 


Animée avec ferveur par Claire Stride, consultante spécialisée, la soirée a débuté par une lecture intense de « l’Empereur, c’est moi » de et par le charismatique Hugo Horiot, puis par une lecture d’un texte théâtral sur la neurodiversité de Juliette Speranza, par les très talentueux Marion Sancellier et Sylvain Chiarelli, comédiens de Champagne-Ardennes.

Une première table ronde a réunit Charlotte Parzyjagla, Cédric Bruguiere, Hugo Horiot, Bruno Rives, Thomas Limongi et Claire Stride autour de la problématique de la neurodiversité au travail. Les intervenants ont questionné la place des neuro-atypiques au travail, et se sont interpellés sur quelques questions «épineuses», comme l’emploi des femmes autistes.

Puis, Carla Schiappa-Burdet a débattu avec Christine Philip, Claire Stride, Juliette Speranza, Perrine Sonneville de la place des enfants « différents » à l’école.

Tandis que Perrine Sonneville proposait d’agir sur la peur des enseignants : « en tant qu’enseignante spécialisée, j’ai à plusieurs reprises fait l’expérience d’une forme de réticence chez les enseignants à l’accueil des enfants à besoins éducatifs particuliers. J’ai finalement compris que ce que je percevais comme une forme de rejet de l’inclusion était en fait une peur, des peurs. En effet, l’inclusion est vécue comme un changement, et comme une sortie d’une certaine zone de confort, une instabilité qui fait naître la peur.  Il convient alors d’agir sur ces appréhensions. Pour cela il est d’abord nécessaire de les faire verbaliser par l’enseignant, ensuite, on fait souvent de la sensibilisation aux différents troubles avec un joli powerpoint, mais le plus efficace reste l’accompagnement sur le terrain. La personne ressource permet souvent de transmettre une posture à l’enseignant plutôt qu’un savoir. Petit à petit, l’enseignant vit des expériences positives avec l’enfant accueilli et se fait davantage confiance. C’ est à ce moment là que la présence de la personne ressource peut s’estomper tout en restant un contact privilégié en cas de difficulté. La peur traduit souvent un manque d’estime de soi de la part de l’enseignant qui ne se sent pas « armé»… ». Christine Philip et Juliette Speranza rappelaient qu’il y avait un travail à réaliser sur la culture enseignante.

Pour Juliette Speranza, au delà des outils et des gadgets, il y a un vrai travail à faire sur la culture enseignante. « En effet, les enseignants ne sont pas formés au respect de la diversité des intelligences . A contrario, on leur inculque une forme de hiérarchie des intelligences, qui rend toute tentative d’ « école inclusive » vaine ». Et Charlotte Parzyjagla de proposer de renforcer la formation des enseignants : « les professeurs n’ont aucun module, dans leur formation initiale sur ce qu’est la précocité : comment la détecter et la prendre en charge . Ils sont encore victimes de certains clichés sur les enfants surdoués: il y a beaucoup de retours de parents sur des professeurs qui ne croient pas en la précocité d’un enfant quand il n’est pas excellent en classe ».

Claire Stride tenait à rappeler, quant à elle, que les enfants atypiques sont avant tout des enfants.

L’association naissante, La Neurodiversité-France est présidée par Hugo Horiot et Juliette Speranza. Elle réunit Charlotte Parzyjagla (qui nous a transmis cet article), Béatrice Sauvageot, Carla Schiappa-Burdet, Cédric Bruguière, Claire Stride (porte-parole) et Perrine Sonneville.

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