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Une maman, trois zèbres et une multitude de difficultés

Je viens de lire le témoignage de cette maman sur le combat qu’elle mène pour sa fille. Mon Dieu ! Il résonne en moi sauf qu’en ce qui me concerne, il est multiplié par trois et ressemble bien souvent à une guerre.

Je viens de lire le témoignage de cette maman sur le combat qu’elle mène pour sa fille. Mon Dieu ! Il résonne en moi sauf qu’en ce qui me concerne, il est multiplié par trois et ressemble bien souvent à une guerre.

J’ai trois enfants. Trois fils.

Lorsque mon aîné est né, je me souviens des visiteurs étonnés par sa capacité à tenir sa tête à la maternité. Je me souviens aussi de cette sage femme qui m’avait regardée lui donner son bain, alors qu’il avait trois jours. Je l’avais mis sur le ventre, il avait la tête levée vers la sage femme et la regardait fixement. Elle avait dit: « Ben dis donc, tu me dévisages bien fixement pour un nouveau né de 3 jours ».

Mais bon, c’était mon premier enfant, tout était normal pour moi, comme le retrouver debout dans son lit, agrippé aux barreaux, son sourire édenté de bébé de 4 mois contre-balançant mon angoisse de le voir tomber en arrière. A ce même âge, il a commencé à se déplacer à 4 pattes, sans savoir s’asseoir. C’était juste une source d’angoisse pour moi puisque je devais anticiper tous ses arrêts où il tombait invariablement la tête la première en arrière.

Quand il est entré en crèche, à 6 mois, sa réputation a fait le tour de la crèche en moins d’une semaine. Il était le petit pirate qui crapahutait partout. Puis il est entré en maternelle. Mon généraliste avait évoqué la précocité le concernant, puisqu’il lui faisait penser à son fils, précoce. Mais bon, je recevais ça comme un compliment.

Pendant toute sa maternelle, il est resté le petit pirate, bavard, un peu étrange, qui aimait rester à parler avec les adultes pendant la récréation, et qui se passionnait pour son grand livre d’astronomie pour adultes qu’il avait commandé à son Noël, pour ses 3 ans.

Tout était relativement normal et sa primaire n’a pas commencé sous le sceau du génie puisqu’il s’était mis une pression énorme et que sa dyslexie l’a largement handicapé pour l’apprentissage de la lecture. A partir de là, il s’est fondu dans la masse, avec des résultats corrects sans trop d’efforts. Laissons là pour le moment l’histoire de mon fils aîné puisque la précocité n’est entrée dans nos vies que par l’intermédiaire de son petit frère, de deux ans et demi son cadet.

Son petit frère était beaucoup plus passif, bébé, beaucoup plus « rond », tant physiquement que dans son caractère. Je l’appelais alors « mon petit bouddha » puisqu’il pouvait rester assis le sourire aux lèvres à observer son petit monde. Il a parlé tôt comme son frère, a chanté très tôt, reprenant même les mélodies que faisaient les portes qui grinçaient, mais il a marché tard.

Il est entré à l’école à 3 ans, dans cette merveilleuse maternelle qu’avait connue mon fils aîné. Il était devenu une petite canaille, aimant faire des farces et s’adaptant exceptionnellement bien à cette école ne comprenant que 4 classes et 4 maîtresses d’une bienveillance absolue. Puis nous avons déménagé. Le grand est entré au CP et lui en moyenne section dans une énorme école. Ses dessins étaient alors couverts de dizaines et de dizaines de personnages, comme s’il était noyé dans une masse de gens inconnus. C’est alors que les ennuis ont commencé. Ma gentille petite canaille est devenue un élève à problèmes.

Bon, je dois parler un peu de sa maîtresse. J’avais tenu le bureau de vote pour les élections de parents d’élèves juste à coté de sa classe et je l’avais entendue hurler sur les enfants pendant tout le temps où j’étais là. Chaque matin et chaque soir, elle m’attrapait pour me parler du mauvais comportement de mon fils. Un soir, elle est même venue à moi en me disant que non seulement il était insupportable, mais qu’en plus, il lui manquait de respect. J’étais très étonnée puisqu’à l’époque la pire insulte que mes enfants connaissaient était « caca boudin ». Je l’ai donc écoutée me raconter, consternée, qu’alors qu’il était allongé au sol, elle lui avait hurlé « tu te crois où? » et mon fils, ce délinquant, avait eu l’outrecuidance de lui répondre: « à la plage ».

Bon, j’ai ri ce jour-là. Mais je n’ai pas ri longtemps. Le jour est venu où cette maîtresse m’a ordonné de le conduire d’urgence chez un psychologue parce que, de toute évidence, il avait un énorme problème psychologique. J’ai donc cherché une psychologue. On l’a rencontrée une ou deux fois avec mon fils et elle m’a déclaré qu’elle le trouvait parfaitement « normal », sympathique et en parfaite santé mentale, mais qu’il était, en revanche, exceptionnellement en avance intellectuellement. Elle m’a donc conseillé de le faire tester.

Nous sommes donc partis en quête d’un autre psychologue qui lui a fait passer le test K-ABC à 4 ans, qui a révélé des résultats qui allaient, pour le plus faible, de 134 à, pour les autres, de 156 à 160. Ce psychologue m’a conseillé vivement le saut de classe en urgence parce qu’il était évident pour lui que ce petit garçon souffrait énormément d’un manque de nourritures intellectuelles.

La maîtresse, évidemment, a réfuté le test. J’ai donc demandé à rencontrer la psychologue scolaire qui a étudié le test longuement et m’a déclaré que, non, mon fils n’était pas surdoué puisqu’il y avait une différence de plus de 15 points entre deux résultats et que dans ce cas, le diagnostic ne pouvait absolument pas établir une précocité. Elle m’a aussi dit qu’elle avait observé mon fils en classe et qu’il n’avait absolument pas le comportement d’un surdoué.

Fin de non recevoir. D’autant plus qu’elle est partie en congé maternité et que le psychologue qui avait fait passer le test n’a jamais pu la joindre. Mon fils est donc resté en moyenne section à faire le pitre. Il a encore plus fait le pitre en grande section, où il a appris à lire en parcourant deux fois avec moi une méthode de lecture qui traînait à la maison. Là encore, la maîtresse m’a dit qu’il avait un problème psychologique. Quand je lui ai fait savoir qu’il avait appris à lire en seulement deux leçons, elle m’a répondu: « Que faisait une méthode de lecture chez vous? Ça prouve bien que vous poussez vos enfants! »

Deuxième fin de non recevoir. C’est à cette époque que j’ai divorcé et que nous avons à nouveau déménagé.

Mon grand a continué à se fondre dans la masse et mon cadet est entré au CP en sachant lire et compter. Il a eu quelques difficultés pour l’écriture qui se sont vite résorbées. Donc, autant dire qu’il s’est ennuyé ferme durant cette année, toujours à faire le pitre. Cependant, sa maîtresse, même si le saut de classe lui paraissait à elle aussi inenvisageable aux vues de son attitude, avait convenu avec lui qu’il pourrait faire ses constructions 3D en papier si son travail était terminé. Il a donc passé son année de CP a manier ses ciseaux et sa colle et sortait tous les soirs avec des immeubles et des voitures en papier.

Mon fils est passé en CE1. C’est là que la véritable guerre a commencé. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avec cette maîtresse mais je sais que mon fils est devenu fou.

Dès le début de l’année, elle aussi a évoqué des problèmes psychologiques (et l’absence du papa) et a réfuté la précocité. J’avais beaucoup lu sur le sujet au cours de ces années (ce qui m’a permis d’ailleurs de me souvenir des tests que j’avais passés en 3ème et des 140 points de QI qui m’avaient valu un redoublement, parce qu’être aussi intelligente et avoir des résultats aussi médiocres, ça devait se payer) et j’avais désormais davantage d’arguments. Je lui ai parlé longuement de la spécificité des surdoués, je lui ai fait le parallèle avec les Aspergers, ce à quoi elle m’a répondu « les autistes n’ont rien à faire dans une école normale. »

Plus les jours passaient, plus elle évoquait une autre structure scolaire pour mon fils, sans en prononcer le nom. Et plus les jours passaient, plus mon fils était à vif, malheureux, sur les nerfs, régressait même dans pas mal de domaines. Il se comparait alors à ces personnages très à la mode: les lapins crétins. Le soir, il rentrait et devenait de plus en plus violent envers lui-même. A l’école, il était puni en permanence dans la classe de CLIS. Il devenait de plus en plus incontrôlable, jouait au débile tant à la maison qu’à l’école.

C’est d’ailleurs à cette époque que mon fils aîné a commencé à avoir des problèmes. La réputation de débile de son frère a vite fait le tour de l’école et ses copains s’en donnaient à cœur joie pour l’humilier en tant que « frère du débile ». Il d’ailleurs eu des problèmes avec un instituteur cette année-là, mais j’y reviendrai plus bas.

La maîtresse de CE1 refusait toujours obstinément de me faire rencontrer le psychologue scolaire jusqu’à un événement bien précis. Un soir, dans son carnet de liaison, j’ai découvert le mot du jour (il y en avait régulièrement pour me faire part de l’attitude déplorable de mon fils). Ce mot me racontait que mon fils harcelait un petit garçon qui à cause de lui ne voulait plus venir à l’école.

J’ai donc questionné mon fils sur ce sujet et il m’a raconté que cet enfant, depuis le début de l’année, vomissait régulièrement en classe, du coup, mon petit délinquant s’amusait à la traiter de « vomito ». Ce n’est pas bien, nous sommes tous d’accord, seulement, a priori, les problèmes de cet enfant étaient antérieurs aux insultes de mon fils. J’ai d’ailleurs appris depuis que chaque année, dans cette classe de CE1, avec cette maîtresse, un enfant était harcelé par le débile de service. Donc chaque année, cette pauvre institutrice a un débile et un phobique scolaire.

J’ai eu la présence d’esprit de ne pas entrer dans ce jeu et de ne pas justifier l’attitude supposée de mon fils. Au contraire, j’ai profité de ce qui était dénoncé pour justifier l’intervention en urgence du psychologue scolaire pour canaliser ce « harceleur ».

Ce psychologue scolaire a ENFIN reconnu la précocité évidente de mon fils. Bon, il m’a fallu faire intervenir une représentante de l’AFEP pour convaincre tout le monde du bien fondé d’un glissement de classe. Mais mon fils est passé en CE2 en février. Et bizarrement, son comportement a changé d’un coup, subitement. Il n’est désormais plus le trublion de la classe. Son comportement est parfaitement acceptable (avec quelques bizarreries évidemment). En revanche, l’image qu’il a de lui est complètement détruite. Il est resté agrippé à son image de débile profond incapable de réfléchir.

Il est aujourd’hui en CM2. Grâce à notre « cas », le psychologue scolaire a réussi à se faire payer un WISC IV et lui en a réservé les honneurs, alors même que je m’apprêtais à lui refaire passer le test chez une psychologue. Je ne le sentais pas ce test. J’avais prévenu la psychologue que j’avais trouvé qu’il allait faire l’idiot. Et il a merveilleusement bien fait l’idiot, avec maestria! Les résultats sont tombés. Le psychologue scolaire m’a fait part du test que mon fils a passé avec sa stagiaire. Il a perdu 70 points de QI ! Pas moins. La stagiaire était ravie de m’annoncer qu’il s’était « normalisé ». Je leur ai parlé du complexe de l’albatros qui bien avant ce test me faisait penser à mon fils. Je leur ai dit qu’il était impossible qu’il ne soit plus surdoué, déjà parce que son frère l’était aussi et qu’il l’avait été à 4 ans. Cette stagiaire a cru bon me rassurer en me disant: « Vous savez, mieux vaut être normal et heureux qu’hors norme et malheureux ».

Mais ma brave dame, quand mon fils était « anormal », il était heureux. C’est maintenant qu’il s’est normalisé qu’il est malheureux!

Ce ne serait pas un si grand cas, ce test, s’il ne l’empêchait pas de suivre le parcours que nous avions enfin trouvé pour lui. En effet, j’ai découvert un collège avec une section pour EIP en échec scolaire pas très loin de chez moi. Depuis son CE2 j’envisage ce collège. Mais là, j’ai bien peur que tout ne tombe à l’eau. Je ne saurais que d’ici la fin de l’année. La guerre continue.

En ce qui concerne mon fils aîné, ses problèmes ont commencé en CM2. L’année d’avant, il avait donc du subir la réputation de son frère, et à cause de cela avait eu une altercation avec un enseignant dans la cour. Mon aîné est le calme et la douceur personnifiés. C’est un enfant impeccable d’après toutes ses anciennes institutrices. Son institutrice de CM1 a récupéré son frère l’année suivante. Nous nous sommes rencontrées au tout début de l’année et cette maîtresse s’est excusée pour mon aîné. Elle l’avait mis dans ce CM2 qui a été repris à la rentrée par l’instituteur qui avait eu une altercation avec lui. Quand cet enseignant a découvert sa liste d’élèves, il a crié, en salle des maîtres: « Oh non, pas lui ». La maîtresse de CM1 s’est empressée de le rassurer, mais elle ne l’a pas senti.

Et effectivement, ça a été une catastrophe. Dès la première semaine, il m’a demandé mon autorisation pour signaler le cas de mon fils au psychologue scolaire. Cet enfant qui n’avait jamais eu aucun problème devait passer directement par la case psy pour un comportement anormal. Je suis allée lui parler. Il m’a confirmé un problème psychologique évident. Puis il m’a expliqué de façon très condescendante ce qu’était un psy (j’étais alors étudiant en psycho…).

Tout alors est devenu sujet à prouver un problème psychologique. Il ne fait pas ses devoirs une fois, rien qu’une fois, c’est qu’il a un problème psy. Il pleure quand il a mal? Il a un problème psy! Puis bon, mon fils est calme mais il ne faut pas le chercher non plus et ne pas lui faire subir d’injustice, parce que, ça, il ne comprend pas l’injustice. Donc les altercations entre eux sont arrivées.

Un jour, alors que je parlais avec la maîtresse de CM1, il est venu écouter la conversation concernant le cadet et a décrété à la fin: « L’aîné, c’est exactement pareil! » Or, s’il y a bien deux enfants différents, ce sont ces deux là. L’un est introverti, l’autre extraverti, l’un est studieux, l’autre est allergique au travail, etc.

Mais je l’ai pris au mot. Effectivement, je me suis dit qu’il devait partager les mêmes gènes, dont celui responsable du haut potentiel. Donc mon aîné a passé le WISC et est effectivement surdoué. Bon, depuis, il a été mis en échec par cet enseignant et a énormément de mal à se reconstruire. Son début de sixième a été très difficile et je crains qu’ils ne me proposent le redoublement.

Sinon, je ne vous ai pas parlé de mon troisième. Cet enfant est une petite canaille adorable et hypersociable. Il use et abuse de son charme avec tout le monde. Dans sa petite maternelle, il s’était arrogé le rôle d’accueillir tous les nouveaux arrivants. De la directrice à l’agent d’entretien (chargé du stock de vélos…), de la gardienne aux ATSEM, de l’équipe enseignante aux enfants, il a charmé tout le monde (ce qui lui permet d’obtenir des dérogations et d’être facilement excusé pour les bêtises qu’il n’oublie pas de commettre).

Son agenda est plein de tous les anniversaires, ses histoires d’amour font le tour de l’école et permettent, d’après son enseignant de l’année dernière, de faire la cohésion entre les filles et les garçons. En cours de grande section, au mois de mai, il est venu me voir un jour pour me demander de lui lire ce qui était inscrit sur sa tablette. Pour plaisanter, je lui ai répondu: « Oh! Tu n’as qu’à le lire tout seul! ». Et il s’est mis à déchiffrer les syllabes et s’est aperçu, et moi avec, qu’il savait lire. Celui-là, on ne peut pas m’accuser d’avoir sorti la méthode de lecture !

Au début d’année de CP, comme il a beaucoup de mal en graphisme (il est gaucher), lors d’une leçon d’écriture, il a écrit « merci » à la fin de son exercice. Sa maîtresse lui a demandé pourquoi. Il lui a répondu qu’il lui disait « merci » de lui apprendre à écrire. Son enseignant de grande section, dans son livret, avait noté qu’il devait prendre conscience de sa position de leader dans la classe pour que tout se déroule au mieux.
Donc, ce petit garçon qui sait lire, compter, a certes du mal à écrire, mais a un comportement on ne peut plus positif, j’imaginais que ça allait être enfin mon repos de maman de zébrons.

A la remise des livrets, je m’attendais à des félicitations, évidemment. Quelle ne fut pas ma désillusion quand son enseignante (qui fut la même que celle du cadet) lui remonta les bretelles sur son comportement inacceptable. J’ai vraiment cru qu’elle parlait de mon cadet. Elle a balayé d’un revers de main ses capacités, en disant « décidément, vous avez des petits garçons très intelligents mais très indisciplinés ». Et évidemment, d’après elle, il n’a pas le niveau pour passer en classe supérieure, à cause de ses difficultés en écriture et… son comportement!

Enquête faite auprès de mon fils: il s’ennuie comme un rat mort en classe. Donc re-belote, on continue le combat. Il a passé le test WISC et j’ai les résultats le 31 mars. Mais évidemment, le saut de classe ne sera pas justifié tant qu’il ne sera pas devenu dingue.

Je suis mieux armée maintenant, j’ai plus d’armes pour me battre, mais je suis fatiguée aussi.


Merci à Yse1503 pour ce long témoignage très révélateur de ce qui se passe encore trop souvent aujourd’hui pour nos enfants dans les établissements scolaires. N’hésitez surtout pas à laisser un commentaire à son attention en bas de page si vous le souhaitez. Et si vous voulez vous aussi publier un témoignage, y compris positif, pour nos visiteurs, les pages d’Enfants Précoces Info sont à votre disposition. Vous pouvez utiliser le formulaire prévu à cet effet pour contribuer.
Olivier

14 commentaires

  1. Bonjour,

    Je viens de lire votre message et suis effarée étant moi-même enseignante, en congé parental mais, tout de même. Un enfant s’écoute et doit être entendu. Hélas, je vais rejoindre vos dires puisque nous découvrons par le biais de la psychomotricienne que notre fille est intellectuellement précoce bien qu’il faut un test pour le confirmer comme elle le souligne, et un léger retard psychomoteur. Nous faisons face à une enseignante qui ne veut pas comprendre, qui regarde notre fille comme si elle atterrissait de la planète Mars!!! J’ai rendez-vous avec elle et l’enseignante spécialisée le 7 avril (elle ne veut jamais me rencontrer en dehors de la présence de sa collègue spécialisée). Il est probable que notre deuxième fille suive le même chemin, à un an et demi d’écart, elles ont un rythme très rapide. Nous laissons notre fille dans le privé en raison du mercredi libéré, elle est de plus très fatiguée et, la psychomotricienne s’inquiète de ma reprise de travail et ses conséquences horaires pour elle. A vous lire, nous entrevoyons le combat et, nous sentons que nous allons entrer dedans avec l’institution. Ce qui semble aberrant, c’est qu’il y a beaucoup d’articles pour la précocité de la part de l’Éducation Nationale mais, les profs ne suivent pas le mouvement. Notre fille souffre dans ses relations avec les autres qui la rejettent: « ils se sauvent parce qu’ils ne sont pas gentils »..elle a 4 ans.
    Cela nous fait peur. Bon courage à vous et à votre fils.
    Katia.

  2. La bonne nouvelle qu’apporte votre commentaire, c’est qu’il y a une enseignante de plus de sensibilisée à la précocité! 😉
    Puis bon, on en parle aussi de plus en plus et depuis peu finalement. Donc la génération de nos enfants sera celle qui aura fait bouger les choses dans le bon sens (et la douleur souvent).
    Si mon experience peut servir à donner un conseil, c’est de se tourner vers les associations comme l’AFEP ou l’ANPEIP qui savent parler aux écoles et aux enseignants. Ensuite, c’est de se faire confiance. C’est ce que je regrette le plus me concernant. Je savais ce qui était bon pour mon enfant, mais au final, je me suis laissée influencer par les mauvais conseils, les doutes et je ne me suis pas fait confiance. Donc si on sent que notre enfant a besoin d’un saut de classe, qu’on refuse un redoublement, ou autre, il faut tenir bon. Nous avons forcément raison. Puis mieux vaut assumer ses propres erreurs, si erreurs elles sont, que devoir réparer celles des autres!

    Bon courage à vous!
    (puis bon, c’est chouette aussi, des petits zèbres, on rigole bien quand même!)

  3. bonjour,
    J’ai lu votre témoignage, je suis maman de trois enfants mon ainée à été testé EIP en CM2 (l’année dernière), ma deuxième (9ans) à du voir une psy pour des petits soucis mais n’a pas été testée. En revanche la psy n’a pas arrêté de me dire qu’il y avait de grande chance qu’elle soit EIP aussi, mais pour l’instant au niveau scolaire et vie sociale tout va bien donc je ne vois pas l’intérêt de la tester. Et enfin le dernier de 4 ans !!! hou lala. Maintenant que je connait le cas des EIP je sens que le dernier sera le meilleur !!!! Mais bon ce n’est pas pour ca que je commente votre témoignage. Je voulais vous faire part de ce que m’a dit la psy quand elle a testé mon ainée : Elle m’a dit maintenant que votre fille est reconnue au sein de la famille il y a une chose que vous devez savoir, c’est que vous parents allez devoir aller au front tout le temps… Aller au front face a votre fille qui n’explique pas l’injustice, aller au front avec les enseignants … etc etc mais il y a une chose qu’elle m’a dite et que tous les parents d’EIP doivent faire c’est que durant toute la scolarité de nos enfants il faudra toujours refuser catégoriquement un redoublement, quoi qu’il en coute …. les parents doivent aller au front bec et ongles et s’opposer à tout redoublement et autre voie de garage qu’on peut vous proposer. Le redoublement pour un enfant EIP peut être terrible, c’est un échec et un enfant EIP ne supporte pas l’échec, son découragement n’en sera que pire. voila …. votre combat va continuer. Bon courage. Amicalement . Nanou

  4. Bonjour,

    Je suis moi aussi maman de trois enfants. Mon aînée, 5 ans, a été un bébé intense et est suivie par des psys depuis l’âge de 2 ans pour ses comportements provocateurs et autoritaires à la maison. Questionnements métaphysiques, remises en cause permanentes de l’autorité, mémoire exceptionnelle (récite les poésies de La Fontaine depuis ses 4 ans, et peut réciter la grande histoire du magazine les Belles Histoires mot à mot). Elle développe aujourd’hui une phobie scolaire. Elle a fait un test chez une psychologue, qui a donné 100 tout rond. La psychologue pense à une automutilation de son intelligence. La maîtresse qu’elle a cette année n’est pas à l’écoute. Ma fille est en grande souffrance, ce qui se traduit par des crises terribles à la maison.

    Elle et les deux petits, un garçon de 3 ans et une fille de 1 an 1/2, m’épuisent. Lui, c’est « pourquoi » toute la journée, refus d’aller sur le pot, refus de grandir « Je veux pas aller à l’école  » (ça commence bien) ; La petite dit déjà « je t’aime », « j’ai peur », ou « j’ai froid, je veux des chaussettes  » ou « papy n’en a pas besoin du ballon ».

    Ils sont TOUS en opposition à longueur de journée, excessifs dans TOUT. C’est un combat de tous les jours, auquel mon mari et moi avons du mal à faire face. Partout où nous passons, on nous remarque à 100 m à la ronde, notamment à cause du niveau sonore, des cris, des caprices, ou des « courses-poursuites ». C’est un CALVAIRE ! Je vois les autres tellement plus calmes… C’est dur.

    Mais bon, quand j’entends l’aînée, à 10 h du soir (bien sûr, difficultés d’endormissement) faire la leçon à son frère et lui apprendre les syllabes, c’est mignon, quand même…

    1. Bonjour Aurélie,

      Le constat de la psychologue est fort probable, les petites filles en particulier ont tendance à jouer les caméléons pour se faire accepter et ne pas sortir du lot.

      Il est très vrai que les enfants précoces, très demandeurs tous petits, sont épuisants, en plus avec trois jeunes comme vous, cela ne simplifie pas les choses. Cependant, comme vous le dites dans votre dernière phrase, ils ont aussi de vraie qualités. Mon conseil de maman de 4 enfants précoces serait le suivant : revoir les choses du côté positif. En effet, en tant que maman nous sommes toujours prises entre 2 feux, et n’avons que peu de temps à consacrer à nos petits, et leur répondons de manière distraite ou incomplète… Je crois vraiment (et pour moi cela fonctionne) qu’il faut essayer d’être à leur écoute (entièrement) lorsque le moment s’y prête et prende le temps de discuter avec eux, jouer, lire…et dire que cela n’est pas possible lorsque vous êtes prise à autre chose et les renvoyer vers une activité individuelle. Prendre le temps aussi de les encourager, les féliciter…remarquer qu’une petite qui vous dit « je t’aime » si tôt c’est merveilleux et lui répondre… Bref, voir vos enfants comme source de bonheur, aller dans leur sens, voir leur bon côté plutôt que comme « un combat auquel il faut faire face ». En se sentant compris et entendus, vos enfants finiront par se calmer j’en suis sûre.
      Allez aussi voir l’article vers le bébé surdoué, si vous y retrouvez vos petits ?
      Pour votre fille, il se peut effectivement qu’elle soit beaucoup trop contenue à l’école et explose à la maison. La relation enfant/enseignants est très importante pour les enfants précoces et peut se révéler catastrohique lorsqu’ils ne parviennent pas à la gérer. Peut-être faut-il songer à lui trouver une autre école, ou une autre forme de scolarité qui lui conviendrait mieux. Que dit la psy à cet égard ?

  5. Merci Françoise d’avoir pris la peine de répondre à mon commentaire.

    J’ai lu l’article sur les bébés surdoués, et j’y reconnais parfaitement mes enfants.
    A peine sorti de mon ventre (en 30 min chrono depuis la première contraction), Oscar m’a regardée fixement, comme un alien venu d’un monde inconnu, pendant plusieurs secondes. Je me souviendrai toujours de ce regard. C’était fabuleux. Ensuite, il s’est jeté sur mon sein, en grimpant sur mon ventre. Les puéricultrices riaient, tellement il était vif et vorace. Il ne tient pas en place, il a mis beaucoup plus de temps à parler que l’aînée, donc j’ai cru qu’il n’était pas spécialement en avance. Je notais même le décalage énorme entre les deux. Mais à 2 ans et demi, il s’est révélé et s’est mis à parler tout à fait correctement. Il aime apprendre, il veut apprendre les syllabes, il a énormément d’humour et charme tous ceux qui le voient, par ses mimiques et ses sorties. Mais il est très turbulent, d’une maladresse extrême, il ne tient pas trois secondes sur sa chaise, refuse de s’habiller, pousse lui aussi de belles « gueulantes » quand il n’est pas d’accord, chante à tue-tête ; tout cela à la maison, car en-dehors, c’est un ange. (Le caméléon au masculin, en quelque sorte : il peut être très timide, si je ne suis pas là). En même temps, très observateur.
    Lisa-Lou, la grande, a toujours été un bébé très très sensible et très difficile à vivre. Mais à 15 mois, elle connaissait toutes les parties du corps (y compris genoux, épaules) et parlait, choisissait avec soin ses vêtements pour aller à la crèche. Le plus bizarre, et ce qui m’a souvent profondément attristée, c’est qu’elle n’a jamais eu, contrairement à Oscar, cette innocence qui caractérise l’enfance. Elle a toujours été angoissée, sérieuse, torturée, difficile à vivre, exigeante. A trois ans, elle m’a affirmée que ce n’était pas grave si elle mourait, puisque d’autres continueraient à vivre après elle. Elle s’est passionnée pour les dinosaures, l’univers et l’origine du monde à 4 ans. Et depuis cette année, plus rien… La lecture, si bien entamée à 4 ans, s’est arrêtée net. Elle n’a plus de centre d’intérêt majeur. Elle passe son temps à hurler et à exiger des choses. Elle meurt d’ennui à l’école : « Je n’ai même pas le droit de faire des choses un peu difficiles… ».
    Kim, la petite, est une sorte de mix des deux, très enjouée, très souriante, mais très colérique. Elle charme tout le monde, parce qu’elle parle tellement bien que les gens, quand ils entendent cette petite voix, cherchent d’où cela peut venir ; ils mettent quelques secondes à réaliser que c’est Kim qui leur parle. Alors, ils rient. C’est vrai que c’est comique. Elle est aussi très coquette. Mais elle est capable de crises de plus de 30 min sans s’arrêter (hurlements de frustration). Un ange à la crèche, par contre.

    En bref, des enfants très sensibles, pleins de vie et d’énergie.
    L’école est un vrai problème pour Lisa-Lou. Je lui en ai parlé aujourd’hui, elle voudrait changer d »école. Elle a compris que la maîtresse n’avait pas entendu sa demande. En effet, la psy avait appelé la maîtresse pour lui signaler une grande souffrance chez Lisa-Lou. La maîtresse a été très surprise, mais elle a continué d’affirmer que tout allait bien à l’école pour Lisa-Lou. Elle a quand même été obligée d’admettre que Lisa-Lou avait du mal à se faire des amis, mais aucun aménagement n’a été mis en place.
    La psy veut recontacter la maîtresse pour préparer l’année prochaine. Je pense prendre rdv directement également avec la directrice.
    De toute manière, nous prévoyons de changer de commune, soit cette année, soit l’année prochaine. Notre choix de logement sera dicté en partie par la capacité de l’école de la commune à accueillir nos enfants. Le problème est que la région n’est pas non plus propice au suivi personnalisé. Nous vivons dans l’Ain. Les enseignants mutent souvent, les classes sont surchargées, les niveaux mélangés (Lisa-Lou, en MS, s’est donc retrouvée, à son plus grand désespoir, avec des PS) .
    Savez-vous si l’enseignement privé est plus à même d’être sensible à ces problématiques ? La psy me rappelle demain pour me donner quelques indications, et m’informer sur les associations de parents, car ce n’est quand même pas facile tous les jours.

    En tout cas, bravo, 4 enfants précoces, il fallait oser ! Personnellement, je pense m’arrêter là !
    Merci pour vos conseils, j’essaie d’être à l’écoute un maximum, mais ils ne supportent pas le moindre moment d’inattention de ma part. S’ils avaient ce pouvoir, ils m’obligeraient à me consacrer à eux corps et âme, 24/24, quitte à ne pas manger ou ne pas dormir…

    Merci pour votre lecture et votre réponse (je me sens déjà moins seule).

  6. Désolée, je n’avais pas vu qu’il y avait des commentaires…
    Votre petite de 5 ans m’a tout l’air effectivement d’avoir emprunté le chemin de mon cadet. J’avais lu un article d’un psychiatre qui appelait cela le complexe de l’albatros, comme le poème de Baudelaire, où leurs ailes de géant les empêchent de marcher, donc ils restent gauches et veules sur la terre des hommes… Ce psychiatre avait étudié des enfants de CLIS, les avaient testés à l’entrée et à la sortie et bizarrement, après reconstruction de leur égo, pas mal se trouvaient être surdoués. Mais votre petite est encore petite et il est encore temps de la sauver. Moi je vous conseillerais une structure privée comme Montessori. Après, ça risque aussi d’être difficile au collège, mais déjà, si elle peut faire une primaire apaisée, ce sera bien. Mon fils a eu un enseignant exceptionnel cette année qui n’a travaillé que sur sa reconstruction, et ça l’a fait beaucoup avancé. On n’est pas encore sortir d’affaire, mais la bienveillance marche, c’est certain. Mon fils aime aussi beaucoup la graphothérapeute qui lui permet de se valoriser et qui lui apporte une amélioration concrète et immédiate. Il accepte même depuis peu de suivre les conseils de l’orthophoniste, en gestion mentale.
    Tiens, d’ailleurs, la gestion mentale, ça pourrait l’aider! Il s’agit d’aider l’enfant a comprendre comment ce cerveau si rapide fonctionne et par où il passe.
    Vous savez, mes 3 enfants passent leur temps à se traiter de nuls. Mon petit, dont on a eu les résultats depuis mon témoignage, a 158 de QIT! Il a une mémoire exceptionnelle (lors du test, il plafonnait au niveau des enfants de 16 ans alors qu’il en a 6). Il y a peu, il avait une poésie à lire. Il la lit. Je referme le cahier et lui demande de la réciter, car je sais qu’une seule lecture lui suffit. Il me dit qu’il sera incapable. Je l’incite à le faire, il le fait et se trompe sur 1 mot. 1 seul petit mot! Je lui dis et là… Crise… « Mais de toute façon je suis nul! »… Voila, c’est ça ces enfants. Ils ne sont tellement pas habitués à l’échec que l’échec est un gouffre immense. Et ils ne comprennent pas bien les implicites non plus, donc ont l’impression d’être idiot à ne pas comprendre ce que tout le monde comprend.
    En ce qui me concerne, j’ai perdu totalement confiance en l’éducation nationale. Encore cette semaine, je suis allée voir la directrice, car la maitresse a refusé d’aborder le sujet avec moi, à propos de l’enseignant de l’année prochaine de mon petit. Je lui explique que je veux une enseignante au fait de la précocité (il y en a une qui connait bien les aspergers puisque son fils l’est). Et je lui dis qu’un glissement de CE1 en CE2 ou en tout cas, un saut de classe du CE2 est d’ores et déjà envisagé. Là, elle me répond qu’il n’est pas si en avance que ça puisque 3 autres enfants de sa classe cette année allaient à temps partiel en CE1 et pas lui. Euh… Je doute qu’il y ait 3 enfants de sa classe qui aient plus de 158 de QIT! Et son seul problème, à lui, c’est son graphisme (et le fait qu’il discute parce qu’il s’ennuie…). Donc c’est toujours et encore pareil. Et personnellement, je me fiche de ce que pourront dire les enseignants, je veux et j’exige ce qu’il me semble bon. Après 5 ans à potasser tous les écrits sur les surdoués, et pour en élever 3 au quotidien et en être une moi-même, je pense être mieux qualifiée sur le sujet! Nan mais!
    Enfin, je n’habite pas la région Rhône alpes, mais je fais partie sur Facebook d’un groupe de parent d’EIP dans cette région (parce que j’y ai des attaches). Vous pouvez le rejoindre et vous obtiendrez peut être des infos. Voila le lien: https://www.facebook.com/groups/cecilezebrera/

  7. Bonjour Aurélie,

    Je pense aussi que votre fille a des besoins éducatifs particuliers, le tout est de trouver la meilleure forme. J’ai fait 2-
    recherches, effectivement votre académie n’a pas l’air bien informée sur le sujet de la précocité. En principe chaque académie a un référent en charge des problèmes de précocité, qui est là pour aider les familles et aussi les enseignants. Je n’ai rien trouvé sur le site de votre académie, par contre vous pouvez en parler au directeur de votre établissement.
    Pour le privé, je pense qu’en général les enfants précoces y trouvent plus leur compte dans une certaine mesure lorsque la « réussite » est reconnue et mise en avant, avec des programmes parfois plus exigeants que dans le public, mais cela dépend toujours du degré de « différence et d’adaptation possible de l’enfant et du regard porté par l’enseignant sur l’enfant précoce. Votre fille semble être sensible à son interlocuteur, donc le contact et la compréhension réciproques sont très imoprtants . L’idéal est de trouver un établissement qui puisse prendre en charge votre fille avec au moins en partie un suivi personnalisé pour la faire progresser et avancer à son niveau. Le point de départ pour que nos enfants se sentent bien est la reconnaissance et l’acceptation.
    Je vous mets un lien vers un texte de l’académie de Lyon afin de vous permettre d’argumenter lors de votre entrevue avec le directeur de l’école (et les autres professionnels auxquels vous avez affaire aussi) :
    http://eduscol.education.fr/cid59724/eleves-intellectuellement-precoces.html

    et pour la suite car vos 3 enfants m’ont l’air « hors normes »….
    N’hésitez pas en cas de besoin,
    Françoise

  8. Merci Françoise et Yse pour ces réponses très fournies.

    J’ai eu la psychologue de Lisa-Lou au téléphone, elle m’a dit qu’elle était en relation avec deux directrices : celle de l’école François Dolto à Chevry et celle de l’école privée Jeanne d’Arc à Gex. Elle m’a également conseillé de me rapprocher de l’Afep et de Mme Debat.
    Ces écoles sont apparemment sensibles aux problèmes de précocité, mais elles commencent à s’essouffler devant les difficultés inhérentes à la présence d’un enfant précoce dans la classe.

    Le problème, c’est que les résultats du test de ma fille ne diagnostiquent pas une précocité. Mais la psychologue m’a avoué au moment des résultats qu’elle avait un gros doute sur la fiabilité du test concernant Lisa-Lou, qui s’est montrée timide, presque paralysée.
    Si on refait un autre test, elle fonctionnera de la même façon. Elle a conscience du regard des autres depuis toute petite. Par exemple, elle parlait couramment à la maison (subjonctif et adverbes sans pb), mais à la crèche elle ne disait pas un mot.
    Donc, je suis bloquée, car même si j’en ai la certitude intrinsèque (confirmée par le test d’identification du site, par le cahier de programme de l’année de PS qu’elle a terminé en 2 jours à 2 ans, par les dires de sa première maîtresse Mme Nadia, et par l’étonnement d’une étudiante en psychologie devant l’un de ses dessins d’arbre – beaucoup de branches, une centaine de pommes : elle croyait que c’était celui d’un enfant de 8 ans, alors que Lisa-Lou n’en avait que 4). Bref, pour moi, il n’y a plus rien à prouver, mais pour l’institution… Déjà qu’ils ne comprennent pas quand il y a une preuve tangible… Et puis, Lisa-Lou n’est pas embêtante à l’école, elle réussit bien, fait ce qu’on lui dit : « Pourquoi trouver des problèmes là où il n’y en a pas ? » se disent les enseignants. Et je peux les comprendre.

    Un saut de classe ne sera donc pas envisageable, même si je pense que Lisa-Lou saura lire d’ici quelques semaines, voire quelques mois. Elle déchiffre déjà bien les syllabes et quelques petites phrases. Depuis que je lui ai dit que je comprenais son désespoir de ne rien apprendre à l’école, elle s’est illuminée, et s’est mise en tête d’apprendre à lire, malgré tout. Alors, moi aussi j’ai sorti la méthode de lecture. Il est tout à fait possible qu’elle sache lire à son entrée en GS.

    Cela dit, je ne peux pas rejeter en bloc l’Education nationale, car je suis moi-même professeure de Français. J’ai un petit élève HP dans ma classe, mais j’avoue avoir du mal à trouver un aménagement qui lui convienne. Il rêve en classe. Je lui ai proposé de faire des exposés sur des sujets qu’il aime, mais il n’ose pas. J’essaie d’aller vers lui et de lui proposer des choses, mais je dois avouer qu’il est très difficile de gérer des individualités à l’intérieur d’un groupe, d’autant qu’au collège, j’ai 120 élèves… On essaie de faire ce que l’on peut, la direction m’a donné un dossier sur les enfants HP, mais je n’ai pas de formation, je me sens à la fois débordée et démunie. Alors, je peux comprendre qu’un enseignant de maternelle ou de primaire n’ait pas les armes pour agir. Cela dit, la bienveillance est une attitude que tous devraient posséder. Nul n’est besoin de formation pour cela. Malheureusement, comme dans tous les métiers, il y a des gens nuisibles partout. Mais il y a également beaucoup de gens bienveillants et ouverts d’esprit. C’est un peu la loterie. En tout cas, je pense qu’une communication douce et apaisée avec l’enseignant est également importante pour éviter des conflits dont les conséquences seraient catastrophiques pour l’enfant.

    Mais vous allez me dire que je n’en suis qu’au début du combat et que je n’imagine pas la montagne infranchissable d’incompréhension que cela peut représenter !

    Voilà, merci pour vos réponses fournies.

    PS. Je n’avais jamais entendu parler de gestion mentale. Je vais me renseigner sur le sujet.
    PS 2. Pas d’école Montessori dans le coin. Pas de personnel référent Education Nationale pour la précocité… Cela me donne l’envie de me lancer dans le domaine, au niveau professionnel, d’une manière ou d’une autre.

    A très bientôt,

    Aurélie

  9. De toute façon, la seule chose que peut montrer un test WISC, c’est qu’un enfant est surdoué. S’il a moins de 130, il peut ne pas l’être ou il peut ne pas vouloir l’être ou vouloir montrer qu’il ne l’est pas. C’est comme si je vous montrais une photo de moi ici. Dans la mesure où je n’ai pas de déformation notoire, la seule chose que vous pourriez voir c’est si je suis jolie. Je ne suis pas jolie sur la photo, ça ne voudrait pas nécessairement dire que je suis moche, mais peut être que je suis fatiguée, malade, que je n’ai pas confiance en moi, que je n’aime pas le photographe, que je me trouve moche et que je fais la tête… C’est juste une photo, un test Wisc. Et quand on fait une grimace ou la tête, la photo est moins bonne.
    Maintenant, qu’est-ce qui est le plus grave? Considérer un enfant normal comme un surdoué ou considérer un enfant surdoué comme un enfant normal?
    Des psy avait fait le test suivant: ils avaient donnés de faux résultats de QI à des enseignants. Et les enfants qui n’étaient pas surdoués, mais en échec, avec cette nouvelle image auprès de l’enseignant, se sont subitement amélioré… Et je peux vous garantir que l’inverse est vrai: un enfant surdoué qui n’est pas considéré comme tel, tombe dans l’échec.
    Donc je ne comprends pas que les enseignants refusent de prendre ce risque.
    Enfin, faîtes vous confiance, c’est là seule chose que j’ai à me reprocher dans mon parcours de maman. Je ne me suis pas fait suffisamment confiance, je me suis conformé aux conseils et le résultat n’est pas top.
    Par exemple, une très mauvaise instit m’avait intimé l’ordre de ne pas faire travailler mon fils en dehors de l’école. Et effectivement, je n’aime pas ces parents élitistes qui veulent faire de leurs enfants des petits champions. Donc je n’ai pas alimenté mon fils (qui a tout de même su lire avant le CP). Et maintenant, plus rien ne l’intéresse et il ne sait pas travailler.
    Puis, j’ai fait ma petite enquête dans l’école de mes enfants et les enfants qui sont reconnus surdoués, sans même être testés, pour certains, sont des enfants qui sont largement alimentés intellectuellement par leurs parents.
    Donc là, avec mon petit, quand il s’ennuie et que ses devoirs le saoulent trop, ben on ne fait pas ses devoirs de CP (en général, c’est juste de la lecture de syllabes), et on fait le programme de CE1. Je n’en suis pas encore à le pousser autant que les autres parents, mais je réponds à sa demande. Donc faîtes-en autant si elle et vous le souhaitez…
    Et j’espère que non, votre chemin ne sera pas si affreux… Il y a, parait-il, des zèbres heureux! 😉
    Puis il y a aussi une vie après l’école! 😉

  10. bonjour,

    merci pour ce témoignage que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, nous avons également un enfant de 9 ans diagnostiqué il y a 2 ans comme précoce, les choses ont beaucoup changé depuis sa maternelle mais le combat continu, nous sommes fatigué par moment surtout moi, mais nous avons déménagé cette année donc nouvelle école et nouvelle vie. heureusement l’école est a dimension humaine et la pédagogie suivie est assez bonne, avant c’était infernal a cause de certaines maitresses incompétentes qui ont simplement retardé le diagnostic et complique les choses. Mon fils a une multitude de soucis que nous arrivons pas à gérer meme après avoir vu pleins de psy et pedopsy, il y a la précocité mais il a aussi ce qu’on appelle une dyssynchronie interne qui l’empêche d’avoir un rapport serein avec ses pairs, je suis ici pour vous demander des conseils sur comment gérer mon enfant, j’ai meme parfois l’impression que mon fils n’est pas normal et ca c’est douloureux. Je liste ici le comportement de mon fils dans des situations diverses sachant que l’intensité à diminuer au cours des années:
    – Pipi au lit jusqu’à l’age de 9 ans ( il a arrêté depuis une semaine!!)
    – Negocie énormément
    – Tics ( celui du moment est au niveau des mains et des doigts, donc au niveau de l’écriture c’est galère)
    – Il ne finit presque jamais une tache, la commence tardivement ou jamais ( exercice ou a la maison comme se brosser les dents)
    – Angoisse continue surtout à l’école ou devant une obligation
    – Pas d’amis, car son comportement est variable des fois très gentil et serviable et des fois agité ou agressif, et des fois boudeur ou ironique;
    – Ne supporte pas l’échec donc on a des fois des reactions violentes comme taper sa raquette contre le sol au tennis, ou se prendre la tete, pleurer et partir, insulter
    – meme chose si quelqu’un le contrarie beaucoup, ca se passe souvent avec les enfants de son age ou presque
    – tres tres câlins et gentil avec les bébés et les personnes âgées
    – Tres poli, vocabulaire soigné et tenue impeccable avec des personnes adultes dans certains cadres ( nouveaux visages pour impressionner )
    Donc en résumé, notre fils est un caméléon, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui, il peut être grincheux, motivé, gentil ou ironique, très calme ou agité selon son humeur/
    Mais ce qui est sur, c’est qu’il n’aime pas écrire, surtout de longs textes, n’est pas du tout autonome, ni à la maison ni à l’école et doit avoir toujours le dernier mot, avec des négociations qui peuvent durer des jours…
    voila, j’espère recevoir vos conseils, car nous sommes vraiment désemparés et des fois on se sent vraiment seuls. merci beaucoup. Myriam.

  11. Bonjour en voyant ce témoignage cela me fait penser à ma fille aînée. Elle a été testée en ms conclusion sans appel saut de classe impératif donc en février passage en GS. Ma fille a toujours été meneuse et scolaire. Arrivée en cp les devoirs ont commencé à être un calvaire: les mots à lire elle me les récitait… Donc je lui faisait faire de la lecture dans des livres autres mais pas ceux de la maîtresse.
    Troisième trimestre ma fille ne voulait plus allée à l’école et me parlait de plus en plus du chahut dans la classe et de sa volonté de changer de classe pour pouvoir travailler « en ce1 s’est super je peux faire du ce1?? » Rendez vous pris avec la maîtresse pour voir avec elle si quelque chose est possible comme lui laisser faire la lecture avec les ce1 par exemple. Réponse de négative. J’ai donc répondu aux attentes de la fille à la maison. Et après avoir pensé lui faire l’école à la maison j’ai opté pour un changement d’école avec classes multi-niveaux. La première année donc le ce1 pas de soucis toujours une très bonne élèves scolaire et sociable.
    Et voilà que les choses se gâtent cette année en ce2, ma fille rentre souvent triste de l’école, mange de plus en plus des doigts, fait des crises de colères monstrueuses à la maison pour tout (devoirs, tâches quotidiennes…) je vais donc voir sa maîtresse qui me dit qu’elle ne voit aucun signe de précocité chez ma fille et que pourtant elle a plus de 30 ans d’expérience. Que ma fille n’est pas à sa place en ce2, qu’elle manque de confiance en elle et qu’elle est le bébé de ce2 (chose qu’elle dit souvent à ma fille accompagné de temps à autre de phrase style je vais te renvoyer en ce1)
    J’ai donc pris rendez vous avec une Pedopsychotherapeute pour redonner confiance à ma fille qui n’a plus confiance en elle du tout. Elle n’ose plus répondre aux questions en classe car si elle se trompe … Que lui arrivera t il?
    Je ne voudrais pas la changer encore d’école je suis je pense aussi perdu que ma fille! Donc voilà

  12. Je lis avec intérêt tous ces témoignages de 2015-2016. De notre côté, nous avons fait le choix, pour notre enfant hpi, de ne plus la scolariser et de l’instruire en famille, comme la loi nous y autorise. Le changement a été flagrant: d’une petite fille désabusée, qui s’était littéralement éteinte au fil des mois, nous avons retrouvé un regard qui pétille et un programme journalier mené tambour battant. 3 ans maintenant et aucun regret, même si nous nous sentons parfois éreintés, car ce n’est évidemment pas de tout repos…

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