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Maîtriser et canaliser l’hyperstimulabilité intellectuelle de votre enfant

Cette troisième partie de notre dossier consacré aux diverses formes d’hyperstimulabilité est consacrée aux enfants surdoués qui ont du mal à canaliser leurs soif d’apprendre.

Enfant interrogateur
Jade Ann RiveraVoici la suite de notre dossier en 5 parties sur les hyperstimulabilités, traduction d’une série d’articles publiés par Jade Ann Rivera sur son site et repris ici sur sa proposition. Après l’hyperstimulabilité émotionnelle et l’hyperstimulabilité imaginative nous aborderons aujourd’hui l’hyperstimulabilité intellectuelle et notamment le meilleur moyen de faire en sorte qu’elle ne perturbe pas trop fortement la vie familiale ou scolaire de votre enfant. Comme d’ordinaire, vous êtes invités à poster en bas de page vos commentaires ou vos expériences sur ce sujet afin que nous puissions en discuter si vous le souhaitez.Vous trouverez par ailleurs la version originale de l’article de Jade sur cette page de son site.

Comment identifier et faire face aux hyperstimulabilités, partie 3 sur 5 : l’hyperstimulabilité intellectuelle

Il peut être difficile de faire la différence entre un «surdoué  normal  » (je me fais violence en écrivant ce terme) et un enfant doté d’une véritable hyperstimulabilité intellectuelle. Après tout, est-ce qu’une curiosité exacerbée et un besoin irrépressible de comprendre les choses ne font pas partie des caractéristiques de l’enfant précoce ? Et bien, oui … sauf que l’enfant qui présente cette forme d’hyperstimulabilité prend  tout cela à un niveau encore bien supérieur.

L’hyperstimulabilité intellectuelle c’est un peu la curiosité de l’enfant doué dopée aux stéroïdes.

J’ai enseigné pendant près d’une année au sein d’une école non-traditionnelle très accueillante pour les surdoués. C’était ma première année d’enseignement, et je m’éclatais ! Je me souviens que le directeur m’avait donné une directive claire : « Aidez-les à apprendre tout ce qu’ils veulent apprendre et guidez-les pour qu’ils comprennent comment ils le font. » C’était pour moi un vrai bonheur.

Un jeune garçon d’environ huit ans était inscrit dans cet établissement. J’ai compris tout de suite que cet enfant allait avoir besoin de parler… beaucoup.

Ni un élève ni un enseignant ne pouvait prononcer un mot sans que ce garçon pose une question. Sachez que je ne suis pas un professeur qui parle beaucoup. Je ne passe pas mon temps à me lever et à pérorer à l’attention de mes élèves. Pourtant, je ne pouvais pas dire plus de trois phrases sans que ce gamin soit prêt à m’inonder de questions. Ajoutez à cela le fait que cet enfant n’avait aucune notion de ce que signifie le terme « voix intérieure » et vous comprenez que j’étais face à un sacré problème.

Quand il n’était pas en train de poser des questions, il lisait. Il avait caché des livres partout ! Il en remplissait son cartable, bien sûr, mais en bourrait également les poches intérieures de sa veste ou la boîte qui contenait son goûter. Il lui arrivait de porter un sac supplémentaire de livres… vous savez, juste au cas où.

Une fois, et je n’exagère pas, j’ai observé sa tentative de jouer au football tout en lisant.

Cela peut vous amuser, mais vraiment c’était extrêmement difficile à vivre, non seulement pour les gens autour de lui, mais aussi pour lui-même. Les relations étaient très difficiles. Les personnes qui essayaient d’entrer en contact avec lui n’ont jamais trouvé de réciprocité. Ce petit garçon, le pauvre, a passé beaucoup de temps à se sentir incompris et sous-évalué.

Est-ce que votre enfant semble avoir une curiosité insatiable, vous bombarde-t-il de questions les unes après les autres ? Est-il capable de disserter sur un éventail de sujets allant de Star Wars au changement climatique ou à la dynamique de genre dans la salle de classe? Ses réflexions prennent-elles parfois la forme de diatribes ou de pontifications ? Choisit-il des moments inopportuns pour faire connaître ses pensées ?

C’est ce qui fait que l’hyperstimulabilité intellectuelle énerve beaucoup de gens et les conduit parfois à voir dans votre enfant un pénible « monsieur je-sais-tout» pathologique.

Sincèrement, la chose la plus utile que j’ai trouvée pour aider mes élèves à faire face à leur hyperstimulabilité intellectuelle est la méditation de pleine conscience. Il s’agit d’atteindre un état mental qui permette, en se concentrant sur le moment présent, de bien ressentir  ses propres sentiments, ses pensées et ses sensations corporelles.

Par exemple, lorsque l’élève dont je parle plus haut est entré dans mon monde, je lui  ai proposé l’exercice que j’appelais « la minute d’attention ». Voici comment cela fonctionne :

Je l’ai fait s’asseoir en silence durant une minute, lui demandant de se concentrer sur sa respiration ou les battements de son cœur. Je l’ai encouragé à vider son esprit et, une fois la minuté écoulée,  je lui ai demandé de réfléchir en silence à la question « Quelle est ma réflexion ou ma question la plus importante ? »

L’enfant pouvait alors exprimer sa pensée la plus importante ou poser la question qui lui tenait vraiment à cœur et nous avions une brève discussion à ce sujet. S’il avait encore plus à partager, je lui faisais soumettre ses idées par écrit jusqu’à ce que je puisse mettre en place une autre « minute d’attention ». (Plus tard, j’ai choisi les 3 ou 4 plus importantes de ses propositions pour lui faire faire des recherches sur Wikipédia ou d’autres sources sûres).

J’essaye d’espacer d’au moins une heure les « minutes d’attention » successives, mais quand je vois mon élève sur le point d’exploser avec des questions une fois de plus, je lui demande de passer par ce processus à nouveau. Je prends le temps de lui expliquer pourquoi il est important de le faire.

Je lui dis: «Tu as tellement de bonnes choses à partager, et la plupart des gens ne peut prendre qu’un peu de bonnes choses à la fois. Ils sont humains et les êtres humains ont des limites. Je sais que tu voudrais que les gens t’écoutent et je le veux aussi ! C’est la pratique qui va t’aider à être mieux entendu et écouté ».

Demander à votre enfant surdoué de ralentir et de choisir consciemment ce qu’il va dire ne permet pas seulement à son entourage de souffler un peu, cela  l’aide également à développer la conscience de soi dont il a besoin pour contrôler ses choix du mieux possible et ainsi mieux entrer en communication avec les autres.

Sommaire du dossier

1. L’hyperstimulabilité émotionnelle
2. L’hyperstimulabilité imaginative
3. L’hyperstimulabilité intellectuelle
4. L’hyperstimulabilité psychomotrice
5. L’hyperstimulabilité sensorielle

3 commentaires

  1. peut t-on parler d’hyperstimulabilité intellectuelle à seulement 3 an et demi car ce que vous décrivez je le vis avec ma fille et je suis complètement perdue quant à ce qui est bon pour elle. Pour l’instant je répond à ses attentes je constate que c’est sans fin elle en demande toujours plus.
    A l’école elle se précipite pour répondre toujours avant tout le monde avant même que la maîtresse ait fini la question et ça commence à agacer. Résultat elle me dit ne plus vouloir participer.
    Je viens de poster un biais relatant notre quotidien. Nous avons besoin d’aide de conseils. Elle se lève et me réveille la nuit parfois 3 fois pour me soumettre ses idées ou réclamer à faire l’école.
    Que faire à cet âge?

  2. Bonjour
    Merci pour le post
    Je vais tenter votre minute de silence
    Je suis à la recherche d idées!
    De solutions pratiques.
    Je vous tiens au courant
    Il me demande de l aider a gerer les miliers de messages et questions dans sa tete qui l empechent de fonctionner (ecole, sport) comme il souhaiterait.
    8 ans aussi

  3. La minute de pleine conscience … merci pour cet entraînement court efficace et bénéfique pour tous ! Que du bon sens ! Merci de nous guider

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