Recherche

Souvent débordée!

10 sujets de 1 à 10 (sur un total de 10)
  • silbret
    Participant

    Bonjour
    Je suis une maman solo d’un petit garçon de 5 ans. Il est suivi par une psychologie depuis ses 2 ans pour comprendre ce trop plein d émotions qui le débordent souvent. Cette psychologue a très vite émis l’hypothèse de sa précocité. Je ne voyais pas l ‘intérêt de faire ce test, qu’il soit précoce ou non, pour moi, il devait juste gagner en maturité affective et tout s arrangerait….bien évidemment rien ne s’est arrangé, bien au contraire, l’entrée à l’école a compliqué encore la situation avec la confrontation aux règles de la vie en collectivite, et donc l’apprentissage de la gestion de la frustration….cet été, à force d en entendre parlé, j’ai fini par faire ce test…qui a donc révélé sa précocité…je me suis documentée et compris que son hypersensibilité y était sans doute liée…cette nouvelle année scolaire en grande section s’avère encore plus difficile, mon fils refusant maintenant les activités écrites s’entêtant à dire que pour les autres enfants c est facile mais pas pour lui,que tout est trop difficile, en contestant sans cesse les règles et en provoquant régulièrement la maîtresse, donc gros problèmes de comportement…je suis moi même enseignante de maternelle donc j ai joint des personnes ressource de l’éducation nationale pour avoir un point de vue…c est ainsi que j ai su au il fallait repasser un test d efficience intellectuelle car avant 6 ans on ne parle que « d enfant décalé » (expression assez peu valorisante de mon point de vue personnel), je ne comprends donc pas pourquoi on m’a fortement conseillée de le faire avant ….tout ca reste très complexe pour moi, je ne sais plus trop comment aider mon enfant…je lis beaucoup, me documente beaucoup, suis bon nombre de conseils en mettant en place un certain nombre de choses mais la situation reste très souvent difficile…les émotions de mon fils continuent de l envahir….

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Silbret,

    Oui, la gestion des émotions est difficile pour ces enfants car d’une part ils ont une grande conscience de tout ce qui se passe autour d’eux et cela les atteint profondément, au sens où ils ne sont pas détachés des choses comme le serait un enfant du même âge, et d’autre part ils se mettent souvent eux-mêmes la barrière assez haut (à la hauteur de ce que leur imagination leur permet) et ne sont pas capables en réalité de parvenir à réaliser facilement ce qu’ils se sont imaginé d’où des débordements aussi.
    Pour votre fils, je suppose que vous devez avoir un peu de mal à être objective du fait de votre investissement professionnel. Je vous suggère pour mieux l’aider et le cerner d’essayer de mettre (pendant les vacances par exemple) vos références professionnelles de côté, de jouer, parler, faire des activités … avec lui, de noter ce qu’il aime, ce qu’il sait faire, ce qui l’intéresse, ce qu’il vous demande… et au final ( à la fin seulement des vacances) de comparer avec ce qui est attendu de lui dans sa classe pour vous faire une idée. Avant tout bilan psy, je pense que vous êtes à même de constater un écart à la norme, ensuite vous pourrez en vous basant sur votre ressenti consulter quelqu’un si vous estimez qu’il n’est pas à sa place. Pour nous à l’époque c’est ce qui s’était passé, en parlant avec une collègue de son fils alors au CE1 et de ce qu’il était censé faire en classe, nous avions constaté que notre fils en maternelle connaissait déjà beaucoup de toutes les notions étudiées.
    Mon seul conseil pour tout ça est de « regarder  » d’abord votre fils avec votre oeil de maman et de constater ensuite avec l’oeil de l’institutrice de maternelle. J’espère que ça vous aidera et que ça marchera !

  • silbret
    Participant

    Bonjour
    Merci beaucoup Françoise pour votre réponse et vos conseils. Ca fait tellement de bien de pouvoir partager son expérience avec des personnes vivant les mêmes choses. C est vrai que je suis aussi une enseignante mais je me suis toujours evertuée à refuser de faire la classe à la maison. Je pars du principe qu’ il sera bien assez tôt avec les devoirs à faire, je veux donc laisser mon fils s’exprimer librement à la maison, s épanouir, jouer… D ailleurs, il n est pas du tout demandeur d activités scolaires à faire même en me voyant préparer ma classe…je sais pour le voir evoluer, parler, raisonner, qu il a toutes les capacités intellectuelles pour suivre en classe…ce qui m inquiète beaucoup c est vraiment cette incapacité à gérer ses émotions….ce qui a une incidence partout: l école, le centre de loisirs, les activités sportives, la famille….ca devient très difficile, il souffre d autant plus qu’à postériori il verbalise très bien « la crise »….il est suivi depuis tout petit par une psychologue mais je suis très inquiète quant aux dires de sa maîtresse et l approche du CP…

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    Et si votre fils avait simplement besoin d’aller plus vite, d’être plus stimulé et que la fait de ne pas se sentir à sa place soit la source de ses débordements ?
    Il ne faut pas négliger le fait qu’un enfant si jeune ne peut mettre des mots sur ce qu’il ressent et réagit donc comme il le peut.
    La maturité affective est une notion toute relative qui souvent, dans le cas des enfants précoces, ne peut s’exprimer lorsqu’ils se retrouvent avec des enfants qui ne les comprennent pas et qu’eux ne comprennent pas non plus. Ils ont besoin d’être au contact d’enfants plus âgés pour échanger et s’épanouir, un peu comme à la maison où ils échangent naturellement avec leurs parents, leurs frères et soeurs…
    Vous risquez de tourner en rond si vous n’explorez pas cette piste.
    Essayez pour voir de lui proposer (sans lui dire) des activités, jeux… allant un peu plus loin, par exp les jeux de réflexion qui se jouent à 2 du style quarto, quoridor…ou autres (des idées ici :https://www.enfantsprecoces.info/jeux-de-reflexion-pour-enfants-precoces/), à faire par exemple lors d’une petite soirée découverte sympa que vous lui consacreriez. S’il se prend au jeu et accroche ce sera vraisemblablement qu’il a besoin de plus, de stimulation, et cela pourrait expliquer tout le reste.

  • silbret
    Participant

    Bonjour
    Mon fils ayant beaucoup de mal à accepter de perdre et donc s énervant vraiment à chaque échec, sa psychologue m’a suggéré de lui proposer des jeux de stratégie individuelle comme Rush hour ou camelot etc….tout en continuant de jouer avec lui a des jeux à règles pour essayer de lui faire accepter l’idée que dans un jeu parfois on perd et d autres fois on gagne…ces jeux de stratégie individuelle lui plaisent bien, on en change souvent car il les termine très rapidement.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    Donc si votre fils joue à ce type de jeux, aime ça et s’en sort, il est largement décalé par rapport à un enfant de 5 ans et il est fort probable qu’il s’ennuie énormément en maternelle. Le faire suivre pour la gestion des émotions c’est bien, mais il manque un élément à son bien être : la stimulation.
    A mon avis s’il n’y a pas les 2 éléments, le suivi psy est presque inutile car cela ne suffit pas à combler un manque et à l’inverse il est possible que si votre fils se trouvait à la bonne place scolairement parlant, les débordements émotifs disparaissent tous seuls peu à peu. En fait il y a constat de précocité pour lui mais quelle est la prise en compte réelle de cet état de fait dans sa vie quotidienne ? J’ai l’impression que la psy qui le suit passe à côté de l’essentiel.

  • silbret
    Participant

    Bonjour
    C’est vrai qu’ il n investit plus l école mais je n arrive pas à savoir si c est parce qu’ il s ennuie ou pas. Il est encore beaucoup dans le jeu, dit qu’ il ne veut pas aller en CP parce qu’ on ne joue plus…
    L ‘école a beaucoup de difficultés à réagir, se cachant derrière le fait que le référent ait précisé que le test avant 6 ans n était pas définitif….je suis de près leurs decisions, en prenant aussi les devant en me renseignant sur les possibilités d adaptation scolaire…

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    Je vous renvoie vers le message d’Hélène, une autre expérience qui peut vous éclairer sur la non prise en charge de la précocité dès le plus jeune âge :

    Je me présente

    Mon conseil : suivez votre intuition !

  • Hélène
    Participant

    Chère Silbret

    J’ai lu votre présentation, suite au commentaire que m’a laissé Françoise.

    Ce que vous décrivez ressemble à ce que nous avons vécu avec Abel.

    Il me semble que des enfants qui s’ennuient chaque jour pendant les longues heures que durent l’école, vivent ce lieux comme une prison, une punition, un lieux de souffrance. En compagnie de « bébés qui ne savent pas parler » (dixit Abel), ils doivent jour après jour écouter des histoires dont ils ont fait le tour en 1mn30, et à faire des travaux manuels pour lesquels ils n’ont aucune facilité (et dont ils ne voient pas la pertinence).

    Donc… ils en ont assez. Ils sont frustrés. Trop, c’est trop. Alors, les nerfs sont à fleur de peau.

    J’irais plutôt dans le sens de Françoise… l’épanouissement par l’enrichissement de ses journées.
    De notre côté, nous sommes parvenus à maintenir la petite flamme d’Abel allumée en nous investissant à fond avec lui. Depuis bientôt quatre ans je passe en moyenne une heure avec lui chaque soir à lire des livres que nous choisissons ensemble à la bibliothèque ou chez le libraire (avant de partir vivre en pays lusophone). Deux ou trois fois par mois, nous faisons une sortie culturelle. Musée d’histoire naturelle, musée des minéraux, musée historique… Son papa joue aux jeux de société avec lui pour qu’il s’habitue à perdre. Avant, il se rendait malade à chaque défaite. Maintenant, il crie 5 mn… C’est mieux.

    Pour apprendre à Abel à se contrôler je suis aussi passée par un système de décompte de points. Des + et des – qui s’accumulent pendant la journée.
    Ex: Tu as piqué une crise parce que tu as trouvé que ta main ne faisait pas le dessin que tu avais en tête (-2 points), tu t’es calmé et tu as réussi à finir le dessin même s’il n’est pas exactement comme tu l’imaginais (+2).
    Bilan en fin de journée avec décompte des points. Objectif de fin de semaine fixé avec l’enfant (au début: perdre 0 point). Récompense le week-end si objectif rempli: sortie au musée, au cinéma, etc.
    J’ai inventé cette technique en m’inspirant des fiches de suivi des collèges de ZEP. Ça a bien marché. On l’a fait les 2 mois d’été avant le CP. C’était propice parce que je le voyais toute la journée.

    Voilà des idées… bon courage. L’hyper-sensibilité c’est pour la vie. Il faut apprendre à vivre avec sans se faire du mal… dur apprentissage.

  • silbret
    Participant

    Bonjour
    Merci pour votre témoignage…c est la première fois que j arrive a partager mon expérience, les difficultés que je rencontre sans être jugée face à des bons penseurs certes plein de bienveillance mais tellement loin de mon quotidien….
    Je passe également de longs momentsavec mon fils à dévorer les livres que je ramène de ma classe ou que l’on emprunte à la bibliothèque….ce soir c était « Petit dragon » un livre sur le thème de la Chine pour familiariser les enfants à l’écriture chinoise…il a un tel sens de l observation qu à la fin de l histoire, sur la double page regroupant tous les caractères vus au fil des pages, il a su me donner le sens de quasiment tous les signes…moi même je ne m’en rappelais que de peu d entre eux…il me fascine par sa mémoire, son imagination, son sens de l’observation, sa curiosité toujours en éveil…
    Nous avions été voir une pedopsy il y a deux ans, e!le m avait suggéré de mettre en place avec mon fils un petit cahier comportant des gommettes de couleur: gommette verte si mon fils parvenait à « maitriser » ses colères et rouge si !’inverse se produisait…J ai moi même décidé d’y ajouter la orange en cas de petits crises mieux contrôlées….je pense que ce système a ses limites mais ca a marché un temps…Je l ai remis en place il y a un mois avec le centre de loisirs puis avec la maitresse et mon fils m’a demandé de lui-même de l instaurer également à la maison…..ca marche bien, il s auto-évalue avec objectivité et est vraiment capable de verbaliser sur son comportement….et puis je lui ai proposé de compléter ce système de gommettes par votre système de points….mon fils a adhéré immédiatement en établissant lui même 1 point par journée « verte » et -1 point en cas de gommettes orange ou rouge…il s est fixé l objectif d atteindre 7 points par semaine…
    Cette après-midi il a repris le vélo à deux roues qu il avait un peu commencé à maitriser cet été…depuis il a perdu de son aisance à tenir en équilibre puisque ne l’ayant pas fait depuis fin septembre…il est tombé plusieurs fois en piquant des crises, en accusant comme à l’accoutumée l’objet (donc ici le vélo) de tricher, d être méchant etc…mais il a de lui même décidé de remonter dessus et m a demandé de le guider en le tenant et avec une bonne touche d humour j ai réussi a le calmer et il a fini par faire une ligne droite seul sans tomber…ce n est pas toujours évident car la gestion de l échec est vraiment difficile pour lui mais j essaie du mieux que je peux de le calmer souvent grâce à un brin d humour pour lui redonner confiance en lui et le « déstressé »…..

10 sujets de 1 à 10 (sur un total de 10)
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.