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Bonjour (3?)

6 sujets de 1 à 6 (sur un total de 6)
  • Sisyphe
    Participant

    Bonjour Françoise (parce qu’apparemment, en consultant les premier messages, j’ai le sentiment qu’il n’y a que vous sur ce forum de « discussion » pour adultes « surdoués » en dépit des 9534 membres annoncés sur chaque page du site).
    Je vous remercie par avance de votre disponibilité.

    Vous le sentez sans aucun doute dans mon introduction, je suis un peu remonté…et désespéré.

    Je me présente un peu. J’ai 43 ans et j’enseigne les mathématiques. Discipline pour laquelle j’ai le plus grand respect mais qui ne me passionne pas plus que ça.

    J’ai découvert il y a peu de temps, qu’enfant j’étais précoce. Et, après avoir lu un livre sur le sujet et quelques articles, j’ai le sentiment d’avoir un début d’explication à un mal-être profond avec lequel je vis depuis sans doute plus de 30 ans (je suis incapable de retrouver précisément la période de ma vie où j’ai commencé à me sentir différent mais c’était déjà le cas lorsque j’étais adolescent).
    Une découverte, sans rentrer dans le détail, effectuée tout à fait par hasard (heureusement que je me pose des questions à mon sujet parce qu’apparemment je suis bien le seul).
    En cherchant un peu sur internet ce qui pouvait s’écrire sur le sujet, quelques articles et témoignages qui m’ont parfois poignardé en plein cœur (au moment ou j’écris j’ai encore des larmes qui sèchent sur mes joues), je suis tombé sur un lien menant à votre site.
    Je me suis donc inscrit espérant trouver des réponses qui puissent m’aider à gérer ce mal-être profond et à m’aider à mieux gérer mon rapport aux autres (j’ai peur de connaitre les réponses mais d’être incapable d’évoluer).
    Cette différence, cette forme de conscience, m’a fait grandir toujours animé par une profonde colère. Cette colère dont j’ai du mal à expliquer l’exacte origine m’a construit en tant qu’enfant mais aussi en tant qu’adulte. Elle me cause sans doute quelques difficultés dans mes rapports aux autres mais j’ai le sentiment de ne pas pouvoir l’évacuer. Comme si, sans elle, j’allais devenir une coquille vide.

    A noter que mes tendances à la misanthropie ne m’affecte pas dans mon rapport aux jeunes pour lesquels j’ai une profonde sympathie qui m’est, d’ailleurs, en général bien rendue dans mon métier.

    A noter également que si beaucoup de choses dans ce que j’ai pu lire au sujet des adultes comme moi me sont familières, je ne me reconnais pas trop dans le complexe de supériorité qui transpire de certains discours. Enfant j’ai été assez largement sous-estimé dans le secondaire mais plutôt surestimé dans le supérieur. Je pense par ailleurs être un précoce avec PI assez faible, tout au mieux des « instants de lucidité » qui peuvent surprendre (mais pas mal d’empathie et une très bonne mémoire sur laquelle je n’ai malheureusement aucun contrôle).
    Je n’ai pas expliqué grand chose et j’ai donné très peu de détails mais j’ai déjà fait long.
    S’il y a des réponses, je développerai sans doute.
    Cordialement.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Roland,

    Bienvenue à vous ! Non vous n’êtes pas seul, même si effectivement peu d’adultes discutent ici pour l’instant (le site était dédié au départ aux enfants précoces et nous essayons de le faire évoluer).
    Alors en effet je vous sens assez désabusé ? D’après ce que je comprends, la découverte de votre haut potentiel est assez récente et vous êtes certainement en train de refaire votre a parcouru de vie à l’envers, pour comprendre votre passé compte tenu de ces éléments et trouver des explications à cette colère que vous évoquez.
    Je vous précise que je ne suis pas psychologue mais simplement maman d’enfants précoces, et que vos questionnements sont naturels après cette découverte. Beaucoup de parents suivent le même cheminement par l’intermédiaire de leurs enfants et finissent par se reconnaître dans leur exemple.
    Pour en revenir à la colère, elle provient sans doute d’un sentiment d’incompréhension qui a grandi au fil du temps ? Or aujourd’hui vous avez une explication, explication qui est plutôt une bonne nouvelle dans l’absolu. Il vous reste à analyser tout ceci, vous demander (sans regrets mais objectivement) ce que vous auriez pu faire autrement le sachant, et surtout ce que vous souhaitez maintenant? Au cas où et pour nourrir votre réflexion, les enfants précoces ont besoin de profs qui le soutiennent et les comprennent, n’ont pas toujours un parcours scolaire lisse et idéal, peut être en avez vous rencontrés dans votre carrière ? Ça peut être une voie à explorer pour eux et pour vous !
    Je suis évidemment à votre disposition si vous avez d’autres questions et espère vous avoir réconforté un peu.
    Mes meilleurs voeux en attendant pour 2018.

  • Sisyphe
    Participant

    Merci pour votre réponse.
    Pour rentrer un peu plus dans le détail :
    J’ai entendu pour la première fois il y a plus d’un an que j’étais sans doute un enfant précoce.
    En effet ma nièce et mes deux neveux sont précoces et ma belle-sœur qui est médecin et quelqu’un de très angoissée a cherché à se renseigner sur le sujet quand elle a eu le sentiment que sa fille pouvait être une enfant précoce (son frère était un enfant précoce aussi).
    Partageant ses réflexions sur ses lectures avec ma mère, elle lui a proposé de lui laisser un livre traitant sur le sujet quand ma mère lui a indiqué que ce qu’elle lui expliquait avoir lu lui rappelait beaucoup de choses me concernant lorsque j’étais enfant.
    Plus tard lors d’une conversation pour me réconforter (j’ai vécu une expérience difficile pour laquelle je suis une thérapie depuis plus d’un an), elle me dira « je suis sur que tu étais un enfant précoce, j’ai lu un livre sur le sujet et c’est toi tout craché ».
    Je lui ai répondu que c’était sans doute une erreur. La raison est que, en tant qu’enseignant, j’avais quelques connaissances sur le fonctionnement cognitif des enfants précoces et que je ne me reconnaissais pas dans ce fonctionnement.
    Un an plus tard environ lors d’une conversation sur les enfants précoces à la cantine de mon école (j’en ai plusieurs dans mes classes dont une en première S, c’est la raison pour laquelle le sujet a été abordé), je me retrouve par hasard à coté de deux femmes qui ont des enfants précoces.
    Ce qu’elle vont raconter va être un déclic, en particuliers sur ce qui attrait à l’affectif et la souffrance de certains précoces (le discours tenu fait écho en moi immédiatement).
    A ce moment je réalise que je me suis peut-être trompé à mon sujet et je vais demander à ma mère le livre dont elle m’a parlé et qu’elle a lu. C’était à la Toussaint dernière.
    En lisant ce livre je découvre que tout ce qui m’est arrivé ce que j’ai vécu (ou presque), mes difficultés, mes rapports aux autres, ma façon curieuse de fonctionner (sur ma mémoire par exemple), absolument tout y est expliqué. Au point que ce soit caricatural (j’ai absolument tous les critères sauf ceux qui sont les plus évidents pour identifier un précoce, comme l’apprentissage de la lecture seule par exemple, ce qui saute aux yeux de l’adulte le moins averti en somme).
    Je finis par dire à ma mère après avoir lu le livre qu’elle avait sans doute raison, que je me reconnaissais parfaitement dans le tableau brossé par le livre.
    Là ma mère me dit que, quand j’avais 6 ans, elle m’a conduit à un spécialiste (elle ne se rappelle plus exactement) pour mes problèmes d’énurésie nocturne. Et que suite aux examens (psychologiques), il va lui être expliqué que je ne suis pas fait pour suivre une scolarité normale pour laquelle je ne suis pas adapté et qu’il faut me mettre dans une école spécialisée. Ça et une alerte donnée à ma parents à l’école primaire suite à la visite d’un psychologue dans ma classe.
    Bref même si ça n’était sans doute pas aussi clair que maintenant, en réalité j’ai été détecté à 6 ans.
    J’en veux beaucoup à mes parents et en particulier à ma mère. Pas de ne pas m’avoir mis dans une école spécialisée (il n’y en avait pas dans ma région) ou de na pas avoir compris la situation. Je leur en veux de n’avoir fait aucun rapprochement par la suite entre ce qui leur avait été dit et les difficultés que j’ai pu rencontrer que ce soit à l’école ou ailleurs. Comme ça fonctionnait « à peu près », j’ai toujours eu des amis, j’étais un cancre à l’école mais je n’étais pas en décrochage scolaire,…
    J’étais donc plutôt quand ça n’allait pas : un fainéant, toujours dans la lune, trop compliqué, quelqu’un de jamais content, impossible à vivre, etc.
    C’était tellement plus facile que de chercher à me comprendre…
    J’en veux également à ma thérapeute qui ne l’a jamais évoqué alors que ce que je lui racontais pour quelqu’un d’averti, ce qui n’était pas mon cas évidement, sonnait comme une évidence. Lorsque je lui ai demandé pour quelle raison elle ne l’avait pas évoqué (après avoir réalisé ma situation), elle ma parlé de « mode » de « grille de lecture » qu’elle cherchait à m’aider en tant que personne et pas en tant que profil. J’accepte son point de vue même si je ne le partage pas et si je considère que c’est me prendre pour un imbécile que de s’imaginer que je saurai pas faire la part des choses.
    Voilà, beaucoup de frustration là encore, j’ai l’impression qu’on m’a volé ma vie.
    Je n’ai aucun regret ni amertume en ce qui concerne un éventuel potentiel qui n’aura pas été stimulé ni sur mon parcours scolaire, en revanche beaucoup de tristesse et d’amertume sur mon développement affectif et émotionnel. J’ai la conviction d’être abimé de façon irréversible.
    Fin pour aujourd’hui.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    Oui je vous comprends, tout ceci est sans doute très douloureux au regard de ce que cela aurait pu être avec toutes les clés de compréhension.
    Toutefois, pour déculpabiliser un peu votre maman, les connaissances à ce sujet et les liens directs que l’on peut établir entre la précocité et l’affectif des enfants ne se font jour que depuis quelques années. Les professionnels de la psychologie, thérapheutes… de la même façon ne sont pas non plus tous aptes à comprendre la précocité, il faut être sûr d’avoir en face de vous une personne bien formée. Il y a quelques années mon aîné était suivi par un psy (pour rassurer le corps enseignant), or le psy en a plus appris sur la précocité aux côtés de mon fils que celui-ci ne l’a réellement aidé (c’était néanmoins sympathique !).
    Bien évidemment ce que vous avez vécu ne peut être effacé, par contre ne serait-il pas bénéfique pour vous de faire aujourd’hui un vrai bilan psychologique auprès d’un professionnel compétent, pour réparer les blessures, vous connaître vraiment et vous aider à aller de l’avant par rapport à ça ?

  • Sisyphe
    Participant

    Bonjour Françoise,
    Peut-être…
    Ma belle-sœur m’avait mis en contact avec un spécialiste, je vais y réfléchir.

  • Janos
    Participant

    Salut SiSyphe tout comme Françoise, je pense qu´il faut voir un psy.
    Nous les surdoués on peut s´encourager etc, mais la thérapie c´est l´affaire des spécialistes.
    Pour moi aussi, on n´a pas pu me détecter comme HP quand j´étais petit, mais c´est surtout la faute à l´époque à laquelle nous étions, et pas vraiment à mon entourage.
    Pour finir un bon psy peut toujours aider à oublier le passé,vivre le présent, et accuellir l´avenir.
    Bonne année 2018 à tous,byeee

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