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A qui faut-il communiquer le chiffre du QI de son enfant ?

Dans sa dernière chronique pour le Journal des femmes, Arielle Adda répond à cette question que de nombreux parents se posent après avoir effectué un bilan chez un psychologue.

Arielle Adda

Une fois le bilan de votre enfant passé auprès d’un psychologue compétent, le test de QI effectué, vous êtes nombreux à vous poser cette question. Dans sa dernière chronique pour le Journal des femmes, la psychologue Arielle Adda nous donne sa réponse.


Le résultat chiffré du test de QI est bien évidemment, et avant tout, utile aux parents, qui peuvent  ainsi mieux connaître les points forts et les points faibles de leur enfant, notamment grâce aux explications données par le professionnel qui s’appuie sur les résultats détaillés et non pas sur le chiffre global. En ce qui concerne l’enfant, l’utilité de dévoiler celui-ci n’est pas aussi flagrante.

L’enfant lui-même risque de ne pas bien saisir la signification de ces chiffres : il demande « sur combien ? » puisque pour lui un chiffre est une note. On a vu le spectacle pitoyable et affligeant d’enfants suivant une classe spécialisée proclamer leur QI et le commenter face à une caméra de télévision, comme s’il résumait la définition qu’ils pouvaient formuler d’eux-mêmes.

En revanche, on doit bien lui expliquer que son cerveau va vite, qu’il s’intéresse pour le moment à plus de sujets que ses camarades et qu’il peut mener plus loin un raisonnement, mais les autres réussissent là où il est encore pataud, et on précise qu’on est enchanté d’avoir un enfant tel que lui.

Il ne faut pas négliger les problèmes qui pourraient naître de la révélation du résultat au sein de la famille. Les explications d’Arielle Adda sur ce point sont convaincantes, notamment lorsqu’elle explique que la « hiérarchie » qui naîtra immanquablement entre frères et soeurs de la révélation de niveau de QI différents restera à tout jamais ancrée dans la mémoire familiale. Il en va d’ailleurs de même pour ce qui concerne la famille élargie, l’occasion étant trop belle de réveiller de vieilles rancoeurs et ressuscitant des souvenirs douloureux qu’on pensait enfouis à tout jamais.

L’idée de révéler le résultat chiffré d’un test de QI à l’école ne rencontre pas non plus la faveur d’Arielle Adda, qui, d’expérience, connaît bien les effets négatifs pouvant en découler.

Il y aura toujours un esprit éminemment critique pour remettre en cause une donnée chiffrée et en faire le reproche à l’enfant qu’on affecterait de croire réduit à ce seul chiffre, de surcroît contestable par un esprit fort. En outre, cet esprit fort ne cherchera pas du tout à se renseigner sur les caractéristiques des enfants doués, il verra là une lubie de parents crédules, abusés par des psychologues sans scrupule. L’esprit fort connaît bien la psychologie des enfants et sait que les « surdoués » sont extrêmement rares, immédiatement repérables grâce à toutes sortes de symptômes, le plus souvent quasi pathologiques.

Pour la psychologue, les responsables d’associations, mais aussi les professionnels de santé qui auront à s’occuper de l’enfant figurent au rang des personnes qui pourront être utilement informées du résultat du test. J’ajouterai pour ma part une précision en guise de conseil amical : dans le cadre d’une association, mieux vaut éviter de laisser se diffuser le chiffre en question entre les adhérents, enfants ou parents, sous peine de voir se produire des effets sensiblement équivalents à ceux qui pourraient se manifester au sein de la famille.

D’une manière générale, il faut toujours penser à apporter à vos interlocuteurs les explications qui accompagnent les résultats du test en complément de celui-ci car, finalement, c’est bien à travers elles qu’une prise en charge adaptée de votre enfant sera possible.

Lire la chronique complète sur le site du Journal des Femmes

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