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Deux jeunes bacheliers surdoués aux parcours forts différents

En cette période de résultats d’examens, j’ai choisi de mettre en exergue deux profils de bacheliers atypiques et opposés.

Les résultats du bac

Dans la presse, c’est le marronnier de début juillet; A peine les résultats du bac connus fleurissent les article sur les bacheliers au profil particulier, nationalement ou dans leur région et, notamment sur ceux qui dénotent dans la masse des candidats du fait de leur jeune âge.

J’ai choisi pour ma part de ne pas vous parler de la plus jeune candidate de France, Elsa Verhoye, 13 ans, finalement admise de justesse après un passage par le rattrapage mais plutôt deux jeunes garçons qui présentent des parcours différents, Gurvan Favé et  Edwyn Beauvery. Leurs profils respectifs me semblent mériter une mise en perspective car ils recoupent des situations et des parcours très différents, révélateurs de la diversité des expériences et des parcours parmi la population des enfants précoces.

Gurvan, un jeune lycéen bien dans ses baskets

Gurvan, bachelier à 15 ansA 15 ans, Gurvan est le plus jeune bachelier breton. Il vient d’obtenir son bac SSI (Scientifique et Science de l’Ingénieur) avec une mention très bien.  Plus jeune, il a sauté deux classes, la moyenne section de maternelle et le CE1.

J’ai toujours été le plus petit et le plus jeune, je n’ai jamais eu de problèmes. Là je suis en terminale et on a toujours cette différence : eux sont déjà sur le permis alors que moi je commence juste la conduite accompagnée. Il y a toujours ce décalage. »

Malgré cette différence d’âge, Gurvan a « toujours été sociable » et a « toujours très bien réussi à s’intégrer » parmi ses camarades. Il pratique l’athlétisme en compétition et le théâtre, « des moyens de s’ouvrir, d’avoir une certaine aisance à l’oral et de se défouler. ».

L’an prochain, le jeune garçon entrera en classe préparatoire scientifique pour se préparer à intégrer une école d’ingénieur spécialisé dans les jeux vidéos, sa grande passion.

Edwyn Beauvery, bachelier à 22 ans

Edwyn, bachelier à 22 ansCe n’est pas pour son jeune âge mais bien pour son parcours particulier que j’ai souhaité mettre en avant la réussite d’Edwyn. En espérant qu’elle redonnera espoir à certains lecteurs dont les enfants rencontrent des difficultés scolaires.

En 2012, Edwyn présentait le profil de l’enfant décrocheur , quittant le lycée à quelques mois seulement du bac, sombrant dans la dépression qui le rongeait depuis la classe de Première.

Enfant précoce, Edwyn a été victime durant une partie de sa scolarité de harcèlement de la part de ses camarades de classe. « Comme j’ai sauté une classe, j’étais souvent le plus jeune, si on rajoute la timidité que j’ai développée à cause de cela, et une prise de poids du fait de mon exclusion, on obtient un cercle vicieux dont il est difficile de sortir… »

5 ans après son décrochage, Edwyn vient pourtant d’obtenir son bac avec la mention bien. Entre temps, il a essayé de la candidature libre et l’enseignement à distance, sans succès. Ayant abandonné l’idée de poursuivre des études, il trouve un emploi d’assistant d’éducation dans un centre de formation, avant de reprendre courage et de finalement trouver la solution qui lui permettra enfin d’obtenir son baccalauréat.

 Au lycée Pierre-Mendès-France de La Roche-sur-Yon (Vendée), Edwyn trouve la solution qu’il cherchait : « le lycée de la nouvelle chance ». Seul dispositif du genre en Vendée, qui a accueilli ses premiers élèves en septembre 2016. « Le format sur-mesure de ce dispositif me convenait vraiment. » Ce nouveau programme, destiné aux jeunes qui ont décroché du système scolaire, mise avant tout sur l’écoute et la pédagogie. « Nous ne me manquions pas de connaissances mais plutôt de méthodes. »

Edwyn choisit la section STMG option mercantique (mot français pour « marketing »). Du fait du petit nombre d’élèves et grâce à des professeurs très motivés, Edwyn reprend confiance en lui. Sa mère en témoigne : « Je l’ai vu grandir en un mois, les professeures ont été formidables, de vraies bonnes fées. » Philippe, son père, dit sa « fierté de le voir réussir son bac avec une mention, j’ai toujours eu confiance en lui ».

A la rentrée prochaine, Edwyn souhaite poursuivre ses études en démarrant un BTS en alternance. et entrer progressivement dans la vie active On ne peut que lui souhaiter bonne chance et le féliciter pour sa résilience et sa volonté, avec une pensée également pour ses professeurs :

Elles ont fait vraiment preuve d’une patience incroyable avec nous et ont eu la volonté de nous aider toute l’année. C’est l’une des meilleures choses que j’ai vue ces dernières années.

L’exemple d’Edwyn nous démontre s’il en était besoin que rien n’est jamais perdu pour un enfant précoce en difficulté. Le potentiel est toujours là et bien là, même s’il se trouve enfoui sous des difficultés qui semblent insurmontables, il faut trouver les bonnes conditions pour lui permettre de s’exprimer. Les parents peuvent se faire assister par les équipes éducatives ou, au besoin, par un psychologue compétent qui saura remotiver le jeune en échec.

En savoir plus sur Edwyn

En savoir plus sur Gurvan

2 commentaires

  1. Bonjour , je viens de lire votre article sur edwin et Gurvan. Cela fait echo à l histoire de min fils . En effet nous avons decouvert à sa rentrée en seconde generale qu il etait HIP. Cette annonce s est faite dns un contexte familiale un peu difficile et parce qu il a  » craqué » 4 jours après la rentree.
    Pour résumer, il a été décidé une scolarité par le CnED. L année n a pas ete très fructueuse puisqu il a renvoye tres peu de devoirs…
    Mais le psychologue a estimé qu il était capable de suivre en 1ere ES dans son lycée d origine . Souhait qu à formulé min fils désireux de retrouver ses copains , nécessaire à son équilibre émotionnel, ainsi qu une srtucture.
    Mais voilà … L équipe  » pėdagogique »(?) en a décidê autrement: redoublement ou 1ere technologique. Tout ceci malgre le dossier complet , ma lettre explicative, une attestation du psychologue, plusieurs mails et demarches …. Mais en ont ils seulement tenu compte???
    Le psychologue craint un decrochage. Cela aussi leur a ete precise!
    Mon fils a un projet professionnel , mais parle aussi de quitter ce système qui ne l êcoute pas…
    J espere qu il va tenir bon.
    Nous avons egalement envoyer dossier au directeur d academie , mais depuis 15jours , pas de nouvelle, et les vacances sont là….
    Finalement il ne faut pas sortir du  » moule », nous sommes a la merci des décideurs!
    Merci de m avoir laissé la possibilité de m exprimer.

  2. Est-ce que c’était un psychologue de l’éducation nationale ou privé?
    Dans chaque académie il y a un inspecteur référent EIP. Si le psychologue scolaire après un bilan conseille un passage en 1èreES, l’équipe pédagogique ne peux s’y opposer et doit mettre en place un PPRE EIP (plan personnel de réussite éducative pour élève intellectuellement précoce).
    Demandez à l’inspecteur référent EIP de faire appliquer le protocole (il y a en un dans chaque académie). Vous trouverez ses coordonnés sur le site de votre académie/élèves à besoins particuliers/précocité.

    Je suis en train de faire cette démarche pour ma fille à l’école primaire, et l’inspecteur m’a envoyé le protocole par mail, que j’ai transmis à la directrice de l’école. J’attends que le bilan soit fini pour valider un saut de classe.

    Bonne chance

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